Pissed Jeans – “King Of Jeans”

Pissed Jeans – “King Of Jeans”

pissed180Album
(Sub Pop)
17/08/2009

Ne nous le cachons pas, on aime aussi le rock n’roll pour ce qu’il a parfois de plus primaire à nous offrir, sans même que nous éprouvions le besoin d’aller voir plus loin. Avec sa formation guitare – basse – batterie – chant des plus communes, Pissed Jeans, déjà auteur de trois albums dont deux pour le label Sub Pop, s’ajoute à la longue liste de nos fidèles serviteurs. Et pour cause, si son dernier album “King Of Jeans” fait dans la purée, patates au plancher, il n’en reste pas moins une magnifique apologie de la banalité rock la plus excitante, soulignée par l’humilité type de la classe moyenne américaine dans laquelle le groupe a les deux pieds. De surcroît, difficile de se montrer novateur quand on cite parmi ses références les plus éminents représentants du hardcore des années 80, dont Black Flag et Danzig dont le combo s’est largement délecté des trois premiers albums durant tout cet enregistrement. Mais ne plaignez surtout pas Pissed Jeans puisqu’il s’y complait (pour preuve les sept minutes de “Spent”). Loin de se résigner à la simplicité, ce quatuor de Pennysylvanie y puise un plaisir incommensurable, et dégaine un heavy punk (“Human Upskirt”) qu’il a cette fois confié à Alex Newport, autrefois aux manettes de Fudge Tunnel ou At The Drive In. Et autant dire que le producteur a su quoi en faire, qu’il s’agisse de l’ouverture extravertie “False Jesii Pt2” et son lot de riffs fuzzy, de la rétention constante de “Half Idiot” ou “Goodbye (Hair)”), du panel rythmique étalé au cours d’un “Lip Ring” lorgnant vers le grunge, ou des lâchés de chiens que sont “Dream Smotherer” et “Dominate Yourself”, deux des meilleurs moments de ce disque. Autant de décibels déjà passés par nos oreilles il y a vingt cinq ans, mais qui, nés d’une telle sincérité dans l’action, parviennent à ne prendre aucune ride. Ne comptez donc pas sur Pissed Jeans si vous venez chercher dans ce “King Of Jeans”, malgré tout plus retenu que ses prédécesseurs, autre chose que du bruit, de la poussière, du lourd, et cette étrange sensation de télescopage entre le malsain et la libération jouissive de l’énergie.

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