Pillars & Tongues – ‘End-Dances’

Pillars & Tongues – ‘End-Dances’

Album / Murailles Music / 17.02.2014
Indie baroque

Chicago s’est souvent fait remarquer pour la richesse et la marginalité de son oeuvre musicale, ce qui ne devrait pas s’arranger avec le nouvel album d’un Pillars & Tongues à la discographie déjà conséquente pour un trio sur pied depuis six ans. Car ‘End-Dances’ n’est pas de ces disques qui s’écoutent en fond pour meubler les éventuels blancs d’une conversation. Dans ce cas, il vous ferait même courir le risque de ne plus la reprendre. En effet, avec tout un éventail d’instruments en sa possession au sein duquel aucune guitare n’a sa place, le combo souffle ici huit titres  majoritairement dictés par des percussions, cordes, et synthés: un triptyque qui incite à s’immerger dans un monde parallèle, à remonter le temps pour finalement réécrire l’histoire, autrement.

Incontestablement, celle de Ben Babbitt, Beth Remis et Mark Trecka est différente, avec une emprise nettement moins importante de l’agressivité et de la tension qui pèse habituellement sur notre quotidien. Riche, délicatement complexe, énigmatique, en constante évolution au sein même de ses huit compositions que l’on pourrait qualifier de baroques, Pillars & Tongues préfère la poésie, les atmosphères planantes, hypnotiques (‘Bell + Rein’), voire mystiques (‘Medora’), avec le but à peine caché de susciter l’imaginaire (‘Ends’). L’approche n’est pas sans rappeler souvent celle de références un peu âgées (Dead Can Dance), pour ne pas dire usées (Peter Gabriel), mais se laisse imprégner d’assez de modernité pour s’offrir quelques comparaisons plus glorieuses, bien que plus rares (Low sur ‘Points Of Light’).

C’est donc sans aucun préjugé, sans idées recues, et avec un casque bien serré sur le crâne qu’il faut entrer dans ce ‘End-Dances’ difficilement étiquettable tant il s’ancre entre le respect des traditions et la liberté de l’avant gardisme. Ainsi, à sans cesse stimuler la perception, il se révèle être une véritable expérience, autant de fois différente qu’elle a de curieux. Avec, à la clé, le risque constant de susciter l’amour ou la haine. Tentez, c’est toujours plus sain, moins coûteux et surtout plus légal que les amphétamines.

‘Knifelike’, ‘Points Of Light’, ‘Ships’


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