Peter Kernel – ‘The Size of the Night’

Peter Kernel – ‘The Size of the Night’

Album / On The Camper / 09.03.2018
Rock introspectif


La réflexion menée autour de The Size Of The Night dévoile Aris Bassetti et Barbara Lehnoff sous un nouveau jour. Fort d’une signature musicale aussi têtue que personnelle, qui n’a cessée de faire des émules au fil des ans, le duo a pris le temps de reconsidérer son approche musicale et d’enregistrer lui-même un nouveau chapitre de son histoire extraordinaire. Alors qu’il relevait déjà le curseur de son univers à chaque album, jusqu’à récemment réadapter son répertoire avec Their Wicked Orchestra, voilà désormais Peter Kernel détaché des courants pour inventer le sien.

La perte tragique de leur producteur et ami Andrea Cajelli il y a quelques mois a également influencé ce nouveau chemin. Plutôt que de baisser les bras, Aris et Barbara se sont mis au travail et ont fabriqué leur musique à venir dans l’intimité du studio, en expérimentant techniques de prises de son et arrangements inédits. Cette méthode a eu la vertu d’exorciser la vie, de les plonger dans une complémentarité plus forte qu’auparavant, mais surtout de faire jaillir une forme artistique inédite, remplie d’une spiritualité positive qui transpire tout le long du disque.

Engouffré dans une élaboration complexe, vers des prismes plus profonds où de nouveaux instruments s’immiscent dans la danse, le binôme n’omet cependant pas ses origines rock. On y retrouve la basse claquante, les guitares minimalistes ouvertes aux prises d’air, et les signatures vocales si identifiables au groupe (There’s Nothing Like You, Pretty Perfect, The Drift To Death, This Storm Will Last). Mais les deux ont aussi pris soin d’injecter leurs expériences de musiciens et de vie commune pour en extraire une sève intime dopée à la pop (Terrible Luck, The Revenge Of Teeth), aux grands espaces autant qu’à d’autres plus confidentiels (The Secret Of Happiness, The Shape Of Your Face In Space, The Fatigue Of Passing The Night).

The Size Of The Night devient alors un exutoire exposé dans la simplicité des émotions, où chaque mélodie s’inscrit pour durer avec une profondeur de champs abyssale. Titre après titre, l’album se dévoile, de plus en plus beau, s’impose comme un chef d’œuvre subtil débordant d’humanité. La forme artistique proposée contient suffisamment de force pour définitivement imposer ce disque comme un acte brillant, et faire de Peter Kernel un des meilleurs groupes de sa génération, qui sait de surcroît faire évoluer sa musique tout en avançant dans l’âge. Imparable.

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A ECOUTER EN PRIORITE
There’s Nothing Like You, The Drift To Death, This Storm Will Last , The Shape Of Your Face In Space


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