Permanent Rust – ‘Maximum Downhill’

Permanent Rust – ‘Maximum Downhill’

EP / Green & Grey / 06.2021
Skate punk

Il n’est jamais trop tard pour remettre les pendules à l’heure. Il y a onze ans, en 2010, en pleine canicule estivale, deux potes biberonnés au punk hardcore américain de la fin des années 80 et des années 90 forment Permanent Rust pour rendre hommage à un genre ayant longtemps animé la communauté skateboard. Alors au fond de la gamelle des tendances, le skate punk est encore trop récent pour faire oublier qu’il tourne en rond, que sa recette archi essorée jusque dans les années 2000 est encore capable de donner quelques frissons.

Sans plus d’ambitions que celle de se faire plaisir, Nasty S (guitares, basses – Second Rate, Black Zombie Procession, Cab Driver Stories…) et Jerôme Tee (batterie, chant – The Gimp, Black City Babies…) composent, enregistrent, avant de laisser le fruit de leur collaboration rejoindre le fond d’un tiroir et ne plus en ressortir. En 2020, le confinement offre le temps d’un retour en arrière, et les cinq compositions de Permanent Rust finissent enfin par passer l’étape du mix et du mastering pour se réunir au sein de Maximum Downhill, un Ep qui fait bien plus que de témoigner d’une fusion de talents : il ravive aussi les nombreux souvenirs d’une époque peut être pas si révolue.

Grâce au duo, les nostalgiques du punk rock fun et insouciant qui berçait leur quotidien retrouvent la foi. Avec sa variété de rythmes, de riffs et ses mélodies particulièrement efficaces, Permanent Rust souffle la poussière recouvrant les disques de ce qui s’est fait le mieux dans le genre, en France comme ailleurs : la scène américaine emmenée par No Use For a Name ou Ten Foot Pole trouve respectivement un écho dans Killing Time et On My Own, tandis que Call Of The Wild rappelle la registre pied au plancher des parisiens de Homeboys. Mais toujours en toile de fond, de par la science du riff et de la mélodie propre à Nasty S, c’est le fantôme de Second Rate qui revient le plus souvent pointer son nez au dessus de cet EP (Call Of The Wild), allant même parfois jusqu’à toquer à la porte du duo (Back To The Old Ways), et s’emparer des instruments (Romance With The Devil).

Quelle brillante idée donc de ne pas avoir laissé ce Maximum Downhill aux mains de la seule fée poussière. De par sa maitrise indéniable, ses références parfaitement digérées, et l’expérience de chacun, Permanent Rust vient s’inscrire parmi ce que la France a connu de mieux en termes de punk mélodique. Du coup, au delà d’une nouvelle vague toujours hypothétique à l’heure ou on se parle, on se consolerait bien avec un peu plus que ces 15 minutes de bonheur.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Call Of The Wild, Back To The Old Ways, Romance With The Devil


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