Pelican – ‘Flickering Resonance’

Pelican – ‘Flickering Resonance’

Album / Run For Cover / 16.05.2025
Post rock metal

S’il y a bien un nom qui résonne toujours dans nombre de têtes, c’est celui d’Hydra Head. Le label fondé par Aaron Turner (SUMAC, Old Man Gloom, ex-ISIS) – alors que celui-ci n’avait que 16 ans – aura, pendant ses quasi-deux décennies d’existence, sorti quantité de disques mythiques (We Are The Romans de Botch et Jupiter de Cave In pour ne citer qu’eux), mais également soutenu plusieurs jeunes pousses plus que prometteuses. Parmi elles, on retiendra notamment Pelican, dont le mélange de rock instrumental et de doom aura très vite percé au sein d’une scène déjà dense à l’époque. Le groupe prendra complètement son envol dès son deuxième LP, The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw (2005), véritable référence post-rock/metal à l’artwork majestueux (signé Turner), et dont le titre March To the Sea reste encore aujourd’hui un chef-d’œuvre très rarement égalé. Depuis, les chicagoans ont poursuivi leur chemin et ce, malgré le départ en 2012 de leur guitariste et co-fondateur Laurent Schroeder-Lebec – alors remplacé illico par Dallas Thomas – en écrivant et en enregistrant à leur rythme. Mais depuis l’excellent Nighttime Stories sorti en 2019, nous rongions sévèrement notre frein, les rééditions vinyles de leurs premiers disques n’ayant eu sur nous qu’un effet – au mieux – homéopathique…

Nous sommes en 2025, et Pelican est enfin de retour avec huit nouveaux morceaux composés avec Lebec himself, celui-ci ayant repris du service à son poste originel depuis quelques années déjà. Et dès ses premiers instants, Flickering Resonance renvoie bien à la signature de la bande, à savoir ce mélange assez unique de riffs aussi pachydermiques qu’ondulants (accordage quinze tons en-dessous de rigueur), d’arpèges aux envolées stratosphériques, et de licks et d’harmonisations inspirés du heavy metal. Mais s’il est bien une dimension qui semble nouvelle ici, c’est la sensibilité émo qui ressort via certaines lignes de guitare, notamment dans Evergreen, Pining For Ever, ou encore Flickering Stillness. Rien de très surprenant tant les quatre amis d’enfance n’ont, à vrai dire, jamais caché leurs forts penchants pour des formations telles que Sunny Day Real Estate ou Texas Is The Reason. Si tout cela était déjà palpable sur City of Echoes (2007), ce n’est qu’avec leur reprise de Gasoline de Karate, parue l’an dernier, que l’on a réellement pris conscience de l’influence de cette scène sur leur son.

Pour le reste, ceux qui connaissent la bête le savent bien : nul besoin de chant ici tant le travail sur les dynamiques (ces accents justement placés sur des notes gorgées de reverb et de delay dans Pining For Ever) et sur les évolutions de riffs (notamment à mi-parcours de Indelible), ainsi que le large spectre de fréquences couvert par les quatre, assurent à eux seuls la narration. Et comme à son habitude, Larry Herweg préfère, via ses plans de batterie généralement sobres, laisser aux guitares et à la basse toute la place nécessaire à leur louable entreprise de sculpture de paysages sonores envoûtants. Mais alors que Nighttime Stories décrivait un environnement particulièrement sombre, mélancolique et escarpé, les nouvelles compositions de Flickering Resonance, tout comme son artwork (rapellant le travail de Turner pour le livret de The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw) nous téléportent, elles, vers des versants plus lumineux et apaisants. De quoi nous aider à nous évader un peu de ce monde toujours plus dystopique.   

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Evergreen, Pining For Ever, Flickering Stillness, Wandering Mind

EN CONCERT

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