
11 Mai 15 Patrick Watson – ‘Love Songs For Robots’
Album / Domino / 11.05.2015
Art pop
‘En vieillissant (…) j’ai réalisé que les émotions sont aussi mécaniques, et que finalement la seule chose qui nous sépare des robots est notre curiosité et l’inspiration.‘ Voici, en résumé, la présentation du cinquième album de Patrick Watson. Enregistré dans leur studio de Montréal et à Los Angeles, ce disque rassemble à nouveau tout ce qui caractérise leur musique: le piano doux, discret, et la voix de fausset expressive de Watson, entourée d’une multitude de guitares, percussions, claviers, et effets en tous genres. Les morceaux, tout en contraste, enchaînent les ambiances, du susurré au grandiloquent. L’ensemble, emprunt d’une certaine virtuosité, est emballé dans une production aventureuse, comme le groupe en a l’habitude.
Pourtant, même au bout de pas mal d’écoutes, il ne reste pas grand chose à part une impression globale d’errance et d’inconsistance. Difficile de se souvenir d’une mélodie, ou d’un simple thème, à part peut-être pour ‘Know That You Know’. L’inspiration, justement, celle qui nous différencie des machines selon Watson, semble s’être noyée dans les mille et un sons distillés au fil du disque, comme pour remplir l’espace sans réussir à faire mouche. Il en résulte un disque foisonnant, rappelant parfois leur compatriote Sandro Perri, mais qui ne décolle jamais vraiment. Peut être pas assez robot pour apprécier ces love songs abstraites, le grand frisson attendu n’est pas au rendez-vous. Malgré les nombreux efforts déployés par le groupe, qui semble avoir misé sur la production au détriment de l’écriture, les moments d’émotion sont trop rares. Reste le plaisir de la voix, les petites vignettes intimistes distillées ci et là (‘Good Morning Mr Wolf’, ‘In Circles’), les beaux sons ciselés et parfois surprenants. Et surtout l’envie de réécouter d’anciens trésors comme ‘Blackwind’ ou ‘Beijin’, en attendant d’avoir un jour le déclic pour ce dernier opus.
‘Know That You Know’
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