Okkervil River – ‘Away’

Okkervil River – ‘Away’

Album / ATO / 09.09.2016
Pop folk

Sérieusement malmené ces derniers temps par le décès de son grand père comme par sa séparation avec les musiciens qui l’accompagnaient jusque-là, Will Sheff ne laissait que peu d’espoir aux fans de voir un jour revenir Okkervil River sous les feux de l’actualité. Il aura même fallu partir en retraite dans la maison vide d’une amie pour que le songwriter retrouve une inspiration que lui-même finissait par ne plus attendre. Telle est donc la trame de ‘Away’, un nouvel album inattendu, marqué par les quelques heures sombres récemment vécues et qui, par miracle, efface les quelques doutes laissés par de récents disques, aussi intéressants qu’ils trahissaient la quête d’une nouvelle identité. Car à l’image de ‘Okkervil RIP’, ballade d’ouverture aussi triste que magnifique, Will Sheff n’est jamais aussi bon que lorsqu’il titille les émotions. Aidé notamment cette fois par Marissa Nadler et un Jonathan Meiburg ayant laissé un temps Shearwater de côté, le texan creuse ce sillon sans trop de retenu, offrant ainsi à ‘Away’ d’aussi grands moments de beauté. C’est le cas de ‘Call Yourself Renee’ et ‘Comes Indiana Through The Smoke’ également frappés d’arrangements aussi justes que discrets, tous signés Jonathan Wilson, déjà remarqué pour ses services rendus à Father John Misty. De fait, hormis lors de deux légers soubresauts (‘The Industry’ et ‘Judey On The Street’), ‘Away’ frappe non seulement par sa touchante mélancolie, mais aussi par la subtilité qui l’enveloppe de la première à la dernière note. Comme si Will Sheff, rendu plus mature encore par les obstacles de la vie, était revenu naturellement à l’essence même de son songwriting pour se débarrasser des quelques lourdeurs qui venaient récemment plomber sa discographie. Un battement d’aile pour le moins salvateur.

‘Okkervil River RIP’, ‘Call Yourself Renee’, ‘Comes Indiana Through The Smoke’


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