23 Juil 07 Oh No – « Dr No’s Oxperiment »
[Album]
23/07/2007
(Stones Throw/Pias)
Retrouver Oh No à la tête d’un album instrumental est d’une logique implacable. À croire que c’est dans les gênes de la famille Jackson: le père, Otis, ayant été un talentueux chanteur soul dans les années 70, son oncle Jon Faddis ayant été trompettiste de jazz reconnu, et son frère Madlib n’ayant plus rien à prouver au point d’en arriver à une créativité totalement débordante. Oh No ne pouvait donc décemment pas être le vilain petit canard de la famille.
Ce n’est donc pas plus tard qu’à ses onze ans qu’il abandonne les jeux vidéos pour commencer à bidouiller les machines. Pourtant, il aura attendu 2004 pour se lancer véritablement dans le grand bain avec un premier album, « The Disrupt« , ou il s’affichait à la fois en tant que Mc et producteur. Il loua ensuite ses services à Wildchild, MED, et Roc C, sortit « Exodus Into Unheard Rhythms« , un album hommage à Galt Mc Dermot qui contribua à la distinction grandissante d’une patte « à la » Oh No au milieu des centaines de producteurs hip hop
C’est donc sans véritable crainte qu’on aborde ce « Dr No’s Oxperiment », album totalement instrumental (une première dans sa discographie!), preuve en musique que notre homme est désormais totalement décomplexé. Encore faut-il qu’il l’ait été un jour. Son style agit donc immédiatement. Mais si les piliers de son oeuvre sont toujours les mêmes, il les a cette fois recouvert de nouvelles couleurs, celles qu’il est allé chercher dans les musiques du monde, et plus précisément en Turquie, au Liban, en Grèce ou en Italie. Chose plutôt rare, il faut quand même l’avouer, de la part des Américains, peu enclins à aller puiser leur matière première ailleurs que dans les racines de leur musique Noire
Si la recette peut paraître un peu spéciale sur le papier, Oh No parvient à l’occidentaliser avec assez de délicatesse pour ne pas la dénaturer, et en même temps la rendre totalement digeste. Du coup, le moindre sample de chant ou de musique traditionnel se retrouve porté par la science du beat et les influences funkies qu’Oh No n’a jamais su cacher, et se voit même parfois agrémenté d’un riff de guitare psyché rendant le tout encore plus efficace
Tout au long de ces 28 titres, assez courts pour rendre l’écoute fluide, il nous emmène donc en voyage, et incite à la découverte comme à l’ouverture d’esprit. Si les Européens ne sont pas parfaits dans ce créneau, ils bénéficient encore d’une longueur d’avance sur leurs voisins d’outre Atlantique. Ce qui ne doit en aucun cas être une excuse pour se permettre une impasse sur ce disque, aussi indispensable que le reste de sa discographie
Ecoutez un extrait ici
Achetez sur :
No Comments