01 Déc 11 Office Of Future Plans – « Office Of Future Plans »
Album
(Dischord)
21/11/2011
Indie post hardcore
Qui s’est quelques fois laissé bercer par Jawbox, Burning Airlines, voire Channels, connait déjà l’approche totalement singulière de Jay Robbins quand il s’agit de mettre sur pied un registre indie rock que personne d’autre ne pourra s’accaparer. Car le bonhomme a tellement de bouteille et déroulé tant de kilomètres d’accords et d’arpèges qu’il a, à l’instar de groupes comme Fugazi, atteint le cercle sous peuplé des compositeurs inimitables. A juste titre, c’est d’ailleurs cette prévisibilité que certains reprocheront à Office Of Future Plans, un nouveau projet qui ne devait vivre que le temps d’un concert, mais que le plaisir s’est permis de prolonger jusqu’à la sortie d’un album.
En effet, quand fin 2009 The Bomb passe à Baltimore, le groupe demande à Robbins d’en faire la première partie. De là, celui dont le quotidien est désormais plus occupé par la production que la composition, appelle quelques collègues de longue date pour l’entourer. Immédiatement, le violoncelliste Gordon Withers (violoncelliste déjà croisé chez Jawbox), le bassiste Brooks Harlan, et Darren Zentek (batteur de Kerosene 454, Oswego et Channels) répondent présents, et contribuent à allumer la mèche de ce groupe soudainement pris d’une envie de composer.
Quelques sessions studio plus tard, Office Of Future Plans possède de quoi aligner un tracklisting de onze titres totalement ancrés dans le registre à la fois accessible et atypique que Jay Robbins s’est – volontairement ou non – évertué à consolider au cours de sa longue carrière. Forcément, puisqu’il n’est ici question que de plaisir, celui qui apparait clairement comme le pilier du groupe ne prend aucun risque, ressort ses vieilles (mais bonnes) habitudes à partager ses envies de post hardcore comme de pop, à superposer les chants, à multiplier les changements de rythme, à marier guitares angulaires et riffs délicats, à user des dissonances et d’un sens de la mélodie dont lui seul a le secret.
Du coup, pour s’en aller prêcher au delà du cercle d’adeptes convaincus d’avance qui retrouveront tous leurs repères dès l’entame « Salamander » comme plus tard sur « The Loyal Opposition », Office Of Future Plans n’a pour lui que les quelques originalités offertes par son line up, notamment ces interventions de violoncelle apportant grâce, délicatesse et richesse aux compositions quelle que soit leur nature (« The Beautiful Barricades », de loin la plus léchée), mais définitivement plus à leur place sur les titres les moins denses (« Lorelei », « Your Several Selves » mélodiquement brillant, « Abandon »). Sûrement pas assez pour faire de cet album éponyme autre chose qu’une pièce de plus à la discographie d’un Jay Robbins au style totalement imperméable au temps qui passe. Ce qui, pour ses plus fidèles admirateurs, est déjà beaucoup.
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