OCS – ‘Memory of a Cut off Head’

OCS – ‘Memory of a Cut off Head’

Album / Castle Face / 17.11.2017
Folk psyché


Comme si sa musique ne s’en chargeait déjà pas elle-même, John Dwyer prend un malin plaisir à nous faire tourner bourrique en jonglant avec les différentes déclinaisons de Thee Oh Sees, dont chacune semble posséder son propre registre dans son esprit. En effet, alors que le groupe cédait son préfixe à la fin de l’été dernier en sortant certainement un des disques les plus punk de sa discographie sous l’entité Oh Sees, il revient cette fois à OCS, celle de ses prémices, quand il commençait tout juste à faire parler de lui via quelques expérimentations lofi. A cette époque, Thee Oh Sees n’existait pas encore, et on était loin de se douter de la déferlante à suivre, qui marquera à jamais le rock de ce début de siècle. C’est donc en compagnie de Brigid Dawson, retrouvée après qu’elle ait quitté le navire au moment de ‘Floating Coffin‘, qu’on renoue avec un John Dwyer délaissant pour la première fois depuis un bail toute l’hystérie qu’on lui connait.

Evidemment infiniment mieux produites qu’il y a quinze ans, les compositions de ‘Memory of a Cut off Head’ empruntent une voie folk psychédélique, frappée d’arrangements aussi riches que discrets, de cordes le plus souvent comme sur le très réussi ‘Cannibal Planet’, révélateur parmi d’autres du chemin parcouru. Si la démonstration fut faite sur l’entame éponyme, ou leurs voix se superposent à merveille, comme sur ‘The Fool’, autre magnifique avant-goût dévoilé il y a déjà quelques semaines, OCS a plusieurs cordes à son arc et ne se prive pas de quelques flèches allant droit aux tripes, parfois avec assez de force pour repousser l’auditeur jusqu’à la fin des années 60 (‘The Remote Viewer’, ou ‘The Chopping Block’ qui suinte du Bowie). Loin des expérimentations parfois peu accessibles du passé, le duo se complète ici avec classe, Dawson enveloppant de belles harmonies romantiques l’univers de Dwyer, qu’elle murmure seulement ici ou là, qu’elle s’affirme un peu plus (‘Neighbor to None’), ou qu’elle prenne carrément les reines, comme sur l’introspectif ‘Time Turner’ ou le plus ensoleillé final ‘Lift a Finger by the Garden Path’ prouvant toutes ses capacités encore inexploitées à voler de ses propres ailes. Ce que fait depuis maintenant deux décennies son acolyte qui signe, avec le vingtième album de son oeuvre personnelle, la 100ème référence plus qu’inattendue de son label Castle Face.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
‘Cannibal Planet’, ‘Neighbor to None’, ‘The Chopping Block’, ‘The Fool’


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