27 Mar 11 Obits – « Moody, Standard & Poor »
Album
(Sub Pop)
28/03/2011
Punk garage r’n’b
Il y a deux ans, exactement à la même époque, les Obits déboulaient au catalogue Sub Pop avec « I Blame You« , un premier album qui marquait le retour aux affaires de l’inusable Rick Froberg, autrefois croisé chez Drive Like Jehu ou Hot Snakes pour ne citer qu’une partie de son impressionnant curriculum vitae. Alors, avec le plaisir palpable propre aux baroudeurs du rock n’ayant plus rien à prouver, il offrait sa contribution à un registre oldies, avec comme mot d’ordre de ne rien se refuser, qu’il s’agisse d’écarts blues, surf ou soul. Dans une veine totalement similaire, avec l’expérience collective renforcée par deux années à défendre leur premier album, les Obits remettent le couvert avec le même appétit sans pour autant laisser transparaître une faim d’ogre. Avec un naturel et une facilité déconcertants, le quatuor déroule douze nouveaux titres punk-garage-rhythm n’blues, presque autant de tubes rock n’roll qu’il aurait l’habitude de jouer tous les soirs depuis vingt ans. Ainsi, c’est l’évidence qui trône tout au long de ce disque: avant tout celle du talent du groupe, mais aussi celle de son authenticité qui ne cesse de se traduire dans l’impact que peuvent avoir la plupart des titres, qu’ils s’appuient sur leurs mélodies (« Everything Looks Better In The Sun », l’irrésistible « Killer »), leur couleur particulière (« Shift Operator », le très sixties « Naked To The World », « I Blame Myself »), ou ce son rugueux sans fioritures (« I Want Results », « No Fly List »). Par la multiplicité de ses atouts, « Moody, Standard & Poor » se présente finalement comme une leçon adressée à tous les opportunistes du rock de la part de quatre bonhomme n’ayant eux plus vraiment à apprendre. Plus que jamais en roue libre, les Obits ne déraillent pas.
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