Nyos – ‘Celebration’

Album / Pelagic / 08.04.2022
Math rock

Nyos. Ce nom ne vous est peut-être pas encore familier, pourtant ce duo guitare-batterie instrumental originaire de Finlande a toutes les chances de séduire les amateurs de noise rock, math rock et autre post-rock. Ca tombe bien : dans la foulée de deux rééditions, le label Pelagic sort Celebration, un nouvel album enregistré au moment de la pandémie par le guitariste britannique du groupe, Tom Brooke, qui plus est dans son propre studio. ‘Une réflexion sur la vie d’avant confinement‘ selon les dires des intéressés.

Comme tout au long de sa discographie, on y retrouve le schéma ‘habituel’ chez Nyos : des superpositions de boucles de guitare couplées à un jeu de batterie dont on perçoit des influences jazz et drum & bass, et qui, souvent, débouche sur des montées quasi épileptiques. Les deux compères maîtrisent d’ailleurs à merveille l’exécution de la combinaison guitare/looper/batterie. A l’écoute de leur musique, on ressent assez rapidement une certaine complicité, impression confirmée par leurs prestations live carrées et plutôt engagées ! Par ailleurs, la structure des morceaux ainsi que la diversité des textures sonores – sans doute dues à un pedalboard bien fourni et très bien exploité – font totalement oublier l’absence d’un bassiste ou d’un deuxième guitariste.

Alors que les précédents albums de Nyos lorgnaient le noise rock et le post-rock (on pense en particulier aux morceaux Nature et Kestrel que l’on ne saurait trop vous conseiller), certains sons de guitare comme quelques structures rythmiques rappellent assez vite les premiers EPs de Battles, voire Don Caballero (époque American Don). Pour sa part, le côté à la fois lumineux et par moments explosif des compositions renvoie à l’album éponyme de And So I Watch You from Afar. Pour autant, les deux anglo-finlandais ne se contentent pas de singer leurs aînés : les différentes influences ressenties sont digérées et passées à la moulinette, pour être recrachées en huit nouveaux morceaux subtils, attisant la curiosité dès la première écoute.

En effet, Nyos dose avec brio les penchants hypnotiques de sa musique, comme son côté plutôt direct. Ainsi, tout le long de cet album, le groupe manie tantôt les nappes de guitares saturées dignes d’un Russian Circles (First Take), tantôt les rythmiques et mélodies du math rock de Battles (Something Good, Tucano), voire les sonorités ambient envoûtantes suivies d’explosions post-rock (Cloudberry, Surface). On devine également quelques influences stoner-doom, en particulier dans les premiers riffs de Gold Vulcan. On se dit alors que ces deux-là ont su développer leur style et qu’ils mériteraient vraiment d’être considérés comme le nouvel étendard de la scène noise rock – math rock actuelle.