Nosaj Thing – « Home »

Nosaj Thing – « Home »

nos180Album
(Innovative Leisure)
21/01/2013
Ambient

Pourquoi Nosaj Thing s’est-il embarqué dans cette sorte de bande originale pour planétarium? En effet, à la première écoute, il est évident que ce nouvel album entame déjà un tournant par rapport à son premier essai: ce « Drift » brillamment inspiré qui, il y a trois ans maintenant, le révélait sans prévenir au public, tel un message écrit à l’encre invisible. Bass music gonflée à l’hélium, mélodies cosmiques et groove syncopé laissent aujourd’hui la place à une mélancolie introvertie qui tire dangereusement son auditeur par la manche vers les abymes de l’ennui.

Mais personne (ou presque) n’a envie de se morfondre pendant 38 minutes, encore moins en se tournant les pouces! Comme si ses incisives avaient été limées, l’américain ne montre ici aucun signe d’agressivité et préfère chiller à volonté, en introduisant ce « Home » avec un morceau éponyme prometteur, rapidement contrebalancé par les ambiances presques silencieuses de « Safe ». En invitant des voix comme celle de Kazu Makino de Blonde Redhead, il cherche alors à sortir du sillon uniquement instrumental et à établir une symbiose entre sa musique et le chant, mais on est encore bien loin du génie de son voisin de Los Angeles Flying Lotus, pour citer la référence. Ainsi, à défaut de mieux, « Try » (avec Toro Y Moi) fait figure de meilleur titre de l’album avant de pratiquement tomber aux oubliettes une fois éteint.

En définitive, le discret producteur a sans doute assez de talent pour tenir en haleine les consommateurs de musique ambient planante, mais ces nappes contemplatives parsemées de quelques cliquetis (« Glue », « Distance »), ou la jungle timide de « Light #3 » ne parviendront pas pour autant à nous arracher un vrai compliment. Les tentatives sont là, mais cet ensemble – si introspectif qu’il en devient  monotone – s’embourbe dans un trip personnel, minimaliste et peu téméraire. Heureusement, les mélodies accrocheuses de « Tell » et « Snap » justifient une deuxième moitié d’opus plus intéressante, qui aura néanmoins du mal à ancrer définitivement un joli souvenir dans notre crâne pourtant avide de nouveautés en ce début d’année.

itunes7

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