19 Juil 10 Noisia – « Split The Atom »
Album
(Vision Recordings)
08/04/2010
Drum n’bass
Nik Roos, Thijs de Vlieger et Martijn Von Sonderen forment Noisia. Ils sont hollandais (sans déc?) et sont devenus des références sur une scène drum’n bass pourtant dominée par les anglais, en imprimant bien profond dans les charts leur empreinte dark, aussi hardcore qu’ingénieuse. Influencés par James Brown ou Miles Davis, ces hommes de goût ne font pas dans la dentelle, mais sont pourtant sollicités par des artistes plus ou moins grand public comme Moby ou Prodigy pour des remixes, ou Kanye West côté production.
Au-delà du fait que « Split The Atom » soit une tuerie, ce premier album souligne aussi la polyvalence du trio, comme son attachement constant à un registre bien fat. Ainsi, entre dubstep et electrotek désarticulée, « Machine Gun » rendrait jaloux Pedro Winter. Moins racoleur et plus carré que les productions EdBanger, la mayonnaise prend vite et on attaque plus sérieusement avec la drum’n bass au féminin de « My World », où Giovanca ajoute un peu de charisme à cette ligne de basse surgonflée. Noisia affiche alors clairement sa marque de fabrique, soit une rigueur, une propreté, et une rigidité presque militaire. Autre coup de force, Noisia parvient à compiler 19 titres sans laisser ruisseler une goutte d’ennui chez son auditeur. Des morceaux courts, un ensemble cohérent qui s’écoute aussi bien à la maison qu’en bagnole, et qui comporte son lot de tubes dancefloor: la techno pachydermique de l’éponyme « Split The Atom », « Red Heat » et ses relents carrément hard-house filtrée et funky au possible, ou l’impressionnant « Alpha Centauri » qui fait poum-tchak et wah-wah dans une zone de turbulences. « Thursday » est l’autre facette dnb, plus conventionnelle mais relativement dark, tout comme « Hand Gestures », old school et linéaire, d’office moins palpitante.
Les incessants changements de rythme rendent l’album extrêmement excitant: le downtempo hyper pesant de « Leakage » fait vibrer les entrailles, le très hip-hop « Square Feet » met enfin l’accent sur la mélodie, et on revient rapidement à des leçons de drum’n bass avec « Diplodocus », « Stigma » et ses fondations rave, ou l’association avec Amon Tobin pour un autre moment de violence gratuite truffée de détails. Echange de bons procédés, après avoir bossé sur l’album « United Colors Of Beggattron« , Noisia collabore à nouveau avec Foreign Beggars. Sans prétention, « Soul Purge » se retient d’exploser, laissant plutôt s’écouler le flow du MC. Par contre, attention: au mieux, vous échapperez au violentissime « Shellshock », big tune de l’album, avec les tympans dans le plâtre!
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