Nofx – « They’ve Actually Gotten Worse Live »

Nofx – « They’ve Actually Gotten Worse Live »

They've Actually Gotten Worse Live[Album]
20/11/2007
(Fat Wreck Chords/Import)

Même si Nofx contourne plus souvent la France qu’il ne s’y arrête, tous ceux qui auront assisté à un concert des Californiens ne pourront leur enlever cet incroyable charisme qu’il a dés qu’il monte sur les planches. Fat Mike et sa bande sont plutôt friands de l’exercice, là où ils n’hésitent pas à communier et communiquer avec leur public. Revoir sortir un live de ces précurseurs, douze ans et cinq albums après le terrible « I Heard They Suck Live », n’est donc pas injustifié. Loin de là, puisque pas mal d’eau a depuis coulé sous les ponts et qu’il y avait donc plutôt à s’arracher les cheveux sur le choix d’une telle set list.

« They’ve Actually Gotten Worse Live » (« ils ne se sont pas améliorés », ndlr) fait donc explicitement office de deuxième interlude dans la discographie plutôt abondante de Nofx. Enregistré à San Francisco en janvier 2007, et sur trois soirs, on retrouve donc l’ambiance typique qui règne quand le quatuor, épaulé de son claviériste poussant aussi parfois l’accordéon, arme les guitares, pour une bonne heure de punk, de comédie, d’humour, de familiarités, et de grossièretés, répartie en vingt-quatre morceaux réarrangés (« We March To The Beat Of Indifferent Drum » pour le plus flagrant, « I Melvin » pour le plus rare) qui ne figurent pas sur son premier album live. Une petite attention que les fans sauront apprécier, tout comme le CD inséré dans le vinyl, une pratique de plus en plus courante que nous ne cesserons jamais d’encourager

C’est donc sans ennui ni grise mine qu’on se remet une petite louche d’un punk mélodique qui, depuis longtemps, ne connaît plus de frontière. Et comme à chaque fois, on redécouvre Nofx, qu’il s’agisse de morceaux récents, issus des « Never Trust a Hippy » (« You’re Wrong »), « The War On Errorism » (« Franco Un-American »), « Wolves In Wolves’ Clothing » (« Instant Crassic »), ou de plus anciens qui n’ont pas pris de rides. Car c’est incontestablement les souvenirs de jeunesse qui reviennent quand résonnent les « Scavenger Type » et « Lori Meyers » de « Punk In Drublic », « What’s The Matter With Parents Today? » de « Pump Up The Valuum« , « Green Corn » de Ribbed, « I Wanna Be An Alcoholic » et « Stickin In My Eyes » de « White Trash, Two Heebs And a Bean », le reggae arrangé « Eat The Meek » de « So Long And Thanks For All The Shoes« , ou l’incontournable « The Longest Line » qui restera une des pièces maîtresses des Californiens

Beaucoup de musique donc, de longs discours aussi, comme si, bien abreuvés et moites, vous étiez de la partie. Et même si Nofx, derrière les monologues entre chaque titre, semble accuser le coup, il reste encore et toujours le leader d’une scène dont il n’aura jamais été témoin de l’essoufflement. Insensible au temps qui passe, qu’on l’apprécie (toujours) ou non, cette joyeuse bande marquera l’histoire du rock tant elle aura influencé de groupes depuis 1983, quand elle tournait à travers les Etats Unis sans même un 45t à vendre, et qu’elle était loin de faire l’unanimité. S’il existe encore quelqu’un qui ne connaisse pas Nofx, on ne peut donc que lui conseiller de s’agripper à ce disque, comme à son grand frère de douze ans son aîné

En écouteLori Meyers

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