
08 Oct 16 Nofx – ‘First Ditch Effort’
Album / Fat Wreck / 07.10.2016
Punk mélodique
On attend plus rien de la part de NOFX et du degré zéro d’inventivité qu’il affiche depuis ses débuts. Reste que Fat Mike et sa bande seront à jamais un des précurseurs du punk mélodique, comme un compagnon de jeunesse de beaucoup d’aficionados du genre : un statut qui ne fait que renforcer leur immortalité à l’heure ou le groupe sort ‘First Ditch Effort’, un treizième album dont le manque total de surprise n’étonnera encore une fois pas grand monde. A se demander si les californiens ne sortent pas de nouveaux disques pour seulement justifier un énième départ en tournée, là ou ils ont d’ailleurs l’habitude de les écarter au profit des tubes toujours fortement attendus. Et il y a fort à parier que ceux de ce nouvel album auront eux aussi toutes les peines à rivaliser avec le passé : certains morceaux manquent d’énergie bien que joués pied au plancher (‘It Ain’t Lonely At The Bottom’), Fat Mike semble avoir laissé pas mal de son inspiration mélodique lors de sa dernière cure de désintoxication, et certains arrangements de trompette (‘California Drought’) ou de synthés (‘Bye Bye Biopsy Girl’) ne remplaceront jamais un bon vieux solo d’Eric Melvin (‘Dead Beat Mom’). L’intérêt ici – s’il y en a un – ne réside donc pas dans les compositions téléphonées, mais bien dans le mood plutôt dark qui parcourt ce disque de bout en bout. Pris d’un regain de conscience, Fat Mike se lâche sans tabou ni secret, avouant s’y être livré comme jamais. Il exprime ouvertement son mal-être sur un ‘I Don’t Like Me Anymore’ aussi déprimé que déprimant, égratigne la notion de famille au passage (‘Happy Father’s Day’, ‘Dead Beat Mom’), rend hommage à Tony Sly (chanteur de No Use For a Name décédé en 2012) sur ‘I’m So Sorry Tony’, et plombe même définitivement l’ambiance sur le notable final ‘Generation Z’ dépeignant sa vision plutôt sombre du monde qu’il laisse à ses enfants. Autrement dit, comme une poignée d’albums avant lui, First Ditch Effort’ peu difficilement compter sur plus que ses deux premiers singles déjà dévoilés (‘Six Years On Dope’ et ‘Oxy Moronic’) pour sauver sa peau.
‘Six Years On Dope’, ‘Oxy Moronic’, ‘Generation Z’
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