Nathan Roche – ‘A Break Away’

Nathan Roche – ‘A Break Away’

Album / Born Bad / 18.11.2022
Rock

Il est des échappées belles qui sont de petits miracles. Après Arthur Satàn, chanteur-guitariste de JC Satan ayant sorti So Far So Good en solo, c’est au tour de Nathan Roche de s’y coller. L’aventure n’est pas inédite pour celui qui a déjà sorti plusieurs albums et EPs sans le Villejuif Underground ou C.I.A Débutante. Mais si ce n’est pas un coup d’essai, c’est un coup de maitre.

Il n’y a pas de hasard : voilà donc à nouveau un chanteur-guitariste et protégé de chez Born Bad, label français qui, sortie après sortie, aligne les pépites et affirme son excellence. Comme à son habitude, Nathan Roche sort avec A Break Away un album foutraque, difficile à cataloguer tant il part dans de multiples directions. Free in Chains en est le meilleur exemple, lui qui lorgne le Velvet Underground avant de virer rapidement sur des sonorités club.

Tout commence chaque fois par la répétition d’un riff basique de guitare ou de basse, avant de partir sur des contrées mélodiques construites en escalier, qui sortent l’auditeur de sa zone de confort ordinaire. Don’t Make Me Say It, avec ses guitares et des claviers insolites, paraît tout droit sorti des années 80. Pour le reste, on tient plutôt une pop-rock classique, si tant est qu’on puisse la qualifier ainsi quand on voit la façon dont l’australien se joue de la construction et de la structure de ses morceaux. Comme avec les chœurs et les arrangements groovy qui viennent arrondir les riffs de guitare de Two Davids House, The Stevens, Lightning Rod ou Closing Time. Aussi, Nathan Roche sait être plus énervé avec des morceaux énergiques (Ground Zero) qui peuvent même virer hard rock, comme sur Artist Of The Month, avant d’enchaîner sur des titres au groove évident, à l’image de Tristant Winston Price qu’on croirait chanté par Nick Cave

Si l’album est déroutant, son unité repose pourtant sur la voix particulière du chanteur, grave et profonde, indéniable fil conducteur des morceaux. Un timbre à rapprocher des plus grands : Nick Cave donc, mais aussi Chris Bailey des Saints, Jonathan Richman des Modern Lovers, ou un Lou Reed dont on retrouve le phrasé typique sur Recollection. Et c’est bien là une petite rupture avec Drink Up, Rainforest Sinatra, l’opus précédent sorti en 2021. Les instruments y étaient mis au devant de la voix, notamment un sax aux sonorités free jazz que l’on ne retrouve plus ici. Sur A Break Away, le chant est au contraire mis en avant, comme pour pouvoir s’exprimer pleinement. Et ça marche. Si, sur la pochette, Nathan Roche semble ailleurs, presque soucieux, il ne devrait pas : ce nouvel album est une vraie réussite.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE

Tristant Winston Price, Free in Chains, Recollection


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