Nadia Reid – ‘Out Of My Province’

Album / Spacebomb / 06.03.2020
Pop folk

Les antipodes n’arrêtent plus de livrer leurs perles pop-folk trop longtemps sous-côtées. La néo-zélandaise Nadia Reid n’a ainsi rien à envier à Aldous Harding ou Julia Jacklin, et pourrait offrir une audience digne de son talent à Out Of My Province, son troisième album.

Depuis le début de sa carrière, les qualités les plus remarquées de la chanteuse sont une voix parfaitement maîtrisée et un sens mélodique très inspiré. Remarquée par Matthew E. White lors de sa tournée précédente, le producteur country lui offre les moyens de son label Spacebomb pour envelopper ses compositions d’atmosphères rondes, profondes et apaisantes.

Si la photo qui illustre le disque – ou elle se montre froide et statique – ne laisse pas présager grand-chose, les dix titres de Out Of My Province révèlent une compositrice traversée par les interrogations qu’une tournée internationale a fait naître. Aussi à l’aise dans le registre de la chanson d’amoureuse transie (All of My Love, Heart To RIde, I Don’t Wanna Take Anything From You) que dans les questionnements introspectifs (High and Only, Other Side Of The Wheel, Th Future), Nadia Reid nous emporte facilement dans ses émotions, ses tâtonnements et ses désirs, et rappelle en cela aussi les thèmes du récent album de Julia Jacklin.

Le son est teinté de nostalgie et de réserve, d’attente et de découvertes. Nadia Reid oscille en permanence entre une pop légère très arrangée, parfois trop propre (Oh Canada, Other Side Of The Wheel, The Future), et une folk dépouillée (All Of My Love, Heart To Ride, I Don’t Wanna Take Anything From You), faite de guitare-voix à peine rehaussés de lignes douces de sax basse, efficaces et bouleversantes. C’est Best Thing qui synthétise le mieux l’état d’esprit de l’album, et transcende la voix vers des effets célestes. Nadia Reid sort de sa province, et le voyage promet de durer.