Nada Surf – ‘You Know Who You Are’

Nada Surf – ‘You Know Who You Are’

Album / City Slang / 04.03.2016
Indie rock

Difficile de parler de Nada Surf sans évoquer ‘Popular’, le morceau qui l’a rendu populaire il y a vingt ans, qui reste collé à son nom depuis, au point d’en éclipser une carrière pourtant honorable auprès du grand public. C’est plus tard, avec l’album ‘Let Go‘ (2002), que le groupe trouve son style dans un indie-rock aux accents pop et folk, basé sur des mélodies limpides et accrocheuses, et touche un auditoire un peu différent. Depuis, ses disques sont construits sur une écriture très balisée couplet-refrain-pont, un son propre et des textes sur le quotidien, les relations amoureuses, les bonheurs et les déceptions.

Ce huitième album ne déroge pas à la règle, malgré l’arrivée du guitariste Doug Gillard (Guided by Voices) en tant que membre permanent. On y retrouve les refrains uptempo, les harmonies vocales et les guitares amples qui caractérisent le groupe, donnant à l’ensemble un léger parfum de nostalgie. De part son classicisme, ‘You Know Who You Are’ – pourtant de très bonne facture – n’élargira probablement pas la fan-base de Nada Surf, laissera peut être aussi indifférents ceux cherchant l’originalité.

S’il n’évite pas une certaine naïveté (‘Out of the Dark’, un peu mièvre malgré ses arrangements de cuivres), l’ensemble dégage une vraie sincérité. La voix de Matthew Caws est bienveillante comme celle d’un ami qui raconte, avec une douce mélancolie, que la vie a beau être dure, elle peut aussi être belle. Restant dans sa zone de confort, le groupe déroule des mélodies toujours bien construites, accrocheuses et à géométrie variable. Le morceau titre (‘You Know Who You Are’) est même le plus enlevé et le plus construit du disque, là ou le suivant (‘Gold Sound’) est plutôt statique et répétitif, donnant un relief salutaire à la fin de l’album.

Même s’il lui manque quelques tubes de la trempe de certains morceaux de ‘Lucky‘ (2008), ‘You Know Who You Are’ réconciliera néanmoins les fans déçus par ‘The Stars Are Indifferent to Astronomy‘ (2012). En effet, ils retrouveront ici le Nada Surf qu’ils aiment, ce groupe qui croit toujours au pouvoir d’une chanson bien écrite, interprétée avec cœur et générosité.

‘Friend Hospital’


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