15 Déc 11 Nacho Picasso – « For The Glory »
Album
(Cloud Nice)
15/09/2011
Hip hop névrosé
Derrière ce patronyme immédiat, mélange de dérision et d’ambition, se cache l’une des bonnes surprises de cette fin d’année. Nacho Picasso, rappeur de Seattle, offre avec ce deuxième long format de quatorze titres un joli portrait de lui-même, partagé entre égo trip et second degré autoproclamé, aussi l’image d’un nerd plongé dans les comics, la weed et un brin d’heroic-fantasy. A ce sujet, la pochette détourne d’ailleurs l’une des œuvres de Franck Frazetta, artiste emblématique du genre décédé il y a peu.
Au détour de cette peinture, c’est un univers particulier qui s’ouvre devant nous, renforcé par le style inclassable de Blue Sky Black Death. Le duo offre à la voix nasillarde du jeune rappeur le plus beau des supports, le long de productions atmosphériques, dans la droite lignée de son « Late Night Cinema » ou encore de « Slow Burning Lights« . Le titre d’ouverture « Bad Guy » est à ce titre un modèle de mimétisme, prenant des airs de retrouvailles avec ce duo de beatmakers qui se fait malheureusement plus rare ces derniers temps. Mais le plaisir se trouve aussi dans des ambiances plus poisseuses, toutes en nuances, comme sur « Moor Gang » porté par une basse lourde et oppressante. Le catalogue de super méchants évoqué sur « Marvel » dépeint avec brio la figure d’un geek assumé, quand l’ambiance homogène, un brin schizophrène de l’album contribue à relater la personnalité marquée, partagée entre ambition légitime (« Burn Bridges »), relations sentimentales (« 100 G »), et tatouages (« Sweaters » porté par une flute hantée).
Dans sa manière de mêler invariablement le dérisoire et l’essentiel, Nacho Picasso délivre contre toutes attentes, un joli exercice de storytelling, plein d’humour et de flegme, contribuant a faire de 2011 une jolie année pour la scène de Seattle qui, après Shabazz Palaces, voit un autre de ses rejetons se rapprocher lentement mais surement d’une exposition plus conséquente.
En écoute intégrale et au téléchargement gratuit
Noodles
Posté à 09:59h, 17 décembreOuch… rien à voir avec les albums cités de BSBD malheureusement mais souvent davantage avec le son plus artificiel du décevant Third Party… version bling-bling. Autant dire que c’est de loin le moins bon album qu’ils aient produit.