My Name Is Nobody – « The Good Memories »

My Name Is Nobody – « The Good Memories »

myname180Album
(Lespourricords/My Little Cab)
26/03/2012
Indie folk

C’est le propre des musiciens qui ont ça dans le sang: quand Vincent Dupas ne s’applique pas à faire saigner quelques tympans en compagnie des chiens fous de Fordamage, il couche sur bande le répertoire nettement plus intimiste et docile de My Name Is Nobody. Déjà responsable de trois albums, le Nantais s’en paye un quatrième avec « The Good Memories » qui convoque en dix titres, non seulement quelques inspirations mélancoliques, mais aussi quelques proches connaissances qui ont bien voulu s’inviter dans son univers pour le rendre plus accueillant encore. Ainsi, derrière le chef de file Pierre Marolleau (batteur de Fordamage présent sur tous les morceaux), il est possible d’entendre quelques Pneu, Dark Dark Dark, Marvin, The Healthy Boy, Papaye, Papier Tigre ou Santa Cruz venir appuyer le propos, de leur voix (« Japanese Tale ») ou de leur instrument. « Possible », car « The Good Memories », comme le petit monde d’un Dupas qui sait toujours ou il va, ne laisse que peu de place à l’excentricité et à l’incohérence. C’est donc avec respect et discrétion que tous se sont fondus dans le décor du songwriter qui ne parviendra pas encore ici à se détacher de sa ressemblance vocale avec Lou Barlow, mais qui séduira néanmoins sans faute par l’authenticité de sa musique, cette proximité à la fois touchante et chaleureuse qu’on retrouvait souvent jadis dans le minimalisme de Vic Chesnutt (« The Wrong Trainer », « Nastassia »), ou encore aujourd’hui dans celui de Bonnie Prince Billy (le magnifique « The Impossible Stroll »). Alors, souvent porté par la maitrise de ses contrastes, ce nouvel album interpelle lorsqu’il se fait à la fois sombre et solennel (« Northern Memories »), plus dense et léger (le presque jazzy « Dementia », le brillant « My Life Travelling For Working »), ou qu’il balance entre douceur et souffrance (« The Delivery Man »). Autant de cartes dans lesquelles Vincent Dupas peut désormais sereinement piocher, toutes accumulées durant les dix dernières années passées à se forger une personnalité musicale frappante de classe, de délicatesse, mais aussi de tradition. Un joli moment à passer.

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