12 Déc 16 My Jazzy Child – ‘Holy Names’
Album / Clapping Music / 25.11.2016
Indie folk
Pour son cinquième album, My Jazzy Child joue la carte du recueillement. Épaulé par Stéphane Laporte (tête pensante de Domotic), Damien Mingus pose sa voix feutrée et ses arpèges de guitare répétitifs en douces mélodies qui vont droit au coeur. Habitués à travailler ensemble au sein de Centenaire, et déjà auteurs d’une collaboration (‘Chansons d’Été’, 2009), les deux compères ont placé ce disque sous le règne de la bande magnétique. Enregistré au 4-pistes, soutenu par des arrangements de Mellotron (un vrai, lourd et poussiéreux), magnifié par des échos à bande, l’ensemble prend une couleur délicatement nostalgique.
Ce dispositif plutôt minimal réussit néanmoins à proposer des ambiances très variées. Le deuxième morceau, ‘That Promised Land’, bénéficie d’une boîte à rythme vintage qui le rend presque dansant. Sur le délicat ‘Cigarettes’, le talent d’arrangeur de Stéphane Laporte s’exprime pleinement, dans un tourbillon de cordes et flûtes jouées au Mellotron. Les choeurs trafiqués de ‘Mars’ illustrent une autre facette de Mingus, plus sombre et inquiétante. Enfin, le dernier morceau ‘Waving Goodbye’, lumineux, conclut également l’aventure du label Clapping Music dont il est la cinquantième et ultime référence. Merci et bravo !
Il y a du Lou Barlow chez My Jazzy Child. Sur ‘Listen to the Night’ et ‘Easy to Forgive’ où l’héritage mélodique est éloquent , mais également dans son activisme au sein de la scène indie-folk-rock française depuis 20 ans et sa foi en la musique comme exutoire de la vie quotidienne. Les textes sont ici le reflet de l’intime, des joies et des échecs sous forme de comptines bienveillantes. ‘Switch off the light so i can listen better when it’s dark and quiet‘ susurre Mingus sur le magnifique ‘Coltrane’s Fight’, résumant parfaitement l’ambiance du disque.
Délicat et élégant, ‘Holy Names’ nous entraîne dans un voyage introspectif et coloré, dans lequel il fait bon s’abandonner. En douze vignettes intimistes, My Jazzy Child livre un album concis, tendre et sincère.
‘Listen to the Night’, ‘Coltrane’s Fight’
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