12 Mar 12 My Best Fiend – « In Ghostlike Fading »
Album
(Warp)
12/03/2012
Pop onirique
C’est une triste réalité, mais c’est aussi ce qui fait la force des labels hiérarchiques: en rejoignant les rangs prestigieux de Warp, My Best Fiend va soudainement gagner en popularité, et rappeler à ceux qui le découvrent seulement maintenant que « In Ghostlike Fading » est déjà son deuxième album, le successeur d’un premier éponyme sorti en 2007 dans la plus grande indifférence. Il aura pourtant réussi à convaincre l’incontournable label anglais de prendre une nouvelle fois ses distances avec l’electro qui a fait son histoire.
Car il n’en est pas question ici, le combo de Brooklyn préférant évoluer dans les grands espaces offerts par une pop onirique à l’aise avec ses contrastes. Alors, le folk mue et se mystifie par l’électrique (« Cool Doves »), arrangements atmosphériques répondent à des guitares post rock dissonantes (« Odvip », « Cracking Eggs »), sentiment de mal être côtoie quasi systématiquement celui de plénitude. Sans pourtant jamais souffrir d’un trop grand déséquilibre, My Best Fiend avance à vue, plante tranquillement son décor, puis fend le brouillard armé d’une forte sensibilité incarnée dans ses jolies mélodies (« Higher Palms ») comme dans sa dense mélancolie (« Jesus Christ », « I’m Not Going Anywhere »).
Si une telle application – presque du nombrilisme parfois – amène inévitablement avec elle quelques longueurs (« One Velvet Day », « In Ghostlike Fading », le trop long final « On The Shores Of The Infinite »), elle n’efface jamais pour autant la beauté constante et l’intense émotion qui se dégagent de chacune des compositions. Deux piliers qui rappellent régulièrement au cours de ce « In Ghostlike Fading » que My Best Fiend n’est en rien un nouveau rejeton opportuniste, seulement un groupe attaché à composer une musique intemporelle, assez belle, perfectionniste, touchante, et intéressante pour qu’elle s’écoute et se revendique encore tête haute d’ici quelques années.
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