22 Sep 12 Mumford & Sons – « Babel »
Album
(Island)
24/09/2012
Folk country
Ces dernières années, nombreux ont été les groupes à oeuvrer pour une remise aux normes d’un rapprochement entre l’indie folk et la country, un genre souvent considéré comme un peu crouteux, folklorique et archaïque, mais qui sait offrir le petit plus à un répertoire pour qu’il y gagne en charme. Avec un premier album « Sigh No More » qui n’a pas manqué de conquérir leur public il y a trois ans, et des prestations live qui auront systématiquement fini de marquer les esprits, les Britanniques de Mumford & Sons auront incontestablement été parmi les grands acteurs de ce phénomène. Devant une telle efficacité affichée, ces mélodies souvent poignantes, et malgré un classicisme qui a pu freiner certains enthousiasmes, le combo rétrécissait finalement le débat, ne laissant s’opposer que les admirateurs et détracteurs des instrumentations typiques du genre, ces banjos, mandolines, violons et cuivres incarnant le côté traditionnel de sa musique.
Que les adeptes des discussions houleuses se rassurent, les douze titres qui composent ce deuxième opus ne viendront pas encore les départager. Reprenant ni plus ni moins les choses là ou le groupe les avaient laissées en 2009, « Babel » – produit par Markus Dravs (Arcade Fire) – ne fait que se rapprocher un peu plus de l’intensité live (« I Will Wait »), et livre ainsi l’album que les fans seront plus qu’impatients de découvrir une fois Mumford & Sons de retour sur les planches. Parce qu’il ne fait aucun doute que des titres aussi fédérateurs que les progressivement éclatants « Whispers In The Dark », « Hopeless Wanderer », ou « Broken Crow » sonneront l’heure d’une chaleureuse communion entre le groupe et ses ouailles.
Mais fort heureusement, l’album ne compte pas seulement sur son énergie et sa bonne humeur pour prendre de la hauteur. Il fait de nouveau preuve de cette touchante sensibilité qui s’exprimait déjà jadis à l’occasion des intimes « I Gave You All » et « After The Storm », celle qui – contrairement à sa face plus « festive » – l’amène à côtoyer Edward Sharpe & The Magnetic Zeros plutôt que les Fleet Foxes (« Ghosts That We Knew », « Lover’s Eyes », « Not With Haste »). Pourtant, et c’est bien la force de ce disque, les exemples de cohabitation ne manquent pas, tous impulsés par la voix d’un Marcus Mumford définitivement à son aise en toute occasion (« Lover Of The Light », « Below My Feet »), et maitre d’oeuvre d’un « Babel » qui s’avère être un sacré tour de force.
En écoute intégrale
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