10 Nov 08 Mr Scruff – « Ninja Tuna »
[Album]
10/11/2008
(Ninja Tune/Pias)
Mine de rien, bien assis sur un début de carrière qui l’a confortablement installé parmi l’élite de la house anglaise, Mr Scruff n’avait plus donné signe de vie depuis « Trouser Jazz« , dernier album en date paru en…2002. Entre temps, et sans pour autant qu’on ne compte définitivement plus sur lui, il n’aura déposé que la réédition de son disque éponyme en 2005, et un mix pour la série Solid Steel en 2004. Ce qui ne veut pas dire qu’Andy Carthy (dans le civil) ait chômé pendant cinq ans, lui pour qui rester enfermé ne serait-ce que quelques jours relève de la mission impossible.
Discrètement, l’Anglais préparait donc son retour via « Ninja Tuna », un nouvel album beaucoup plus varié que les précédents, tout en restant le parfait reflet de son géniteur: perfectionniste, mais sérieux, et avec un goût prononcé pour l’entertainment sans prise de tête. Ainsi, Mr Scruff ressert ici ou là ce qui a toujours fait son succès, ces titres dansants et légers, emmenés par quelques notes récurrentes de piano (« Donkey Ride »), voire même quelques accents soul jazz (« Music Takes Me Up » avec Alice Russell) ou disco funk (« Get On Down ») qu’il n’a jamais renié. Mais ces quelques titres un brin ridés (« Hairy Bumpercress »), invitations à faire remuer les quadras sauvés de la rouille (« Hold On »), on s’y attendait; contrairement aux quelques sonorités nouvelles qui ponctuent ce nouvel album et qui offrent à Mr Scruff un tout autre visage: hip hop sur le « Test The Sound » d’ouverture et « Nice Up The Function » que Roots Manuva aurait peut être du aligner au tracklisting de son « Slime And Reason« , latines sur « Kalimba » et « Stockport Carnival », electro sur « Give Up To Get », ou « Whiplash » et l’excellent « Bang The Floor » qui auraient presque mérité leur place sur le premier album de Mr Oizo. Tous font de « Ninja Tuna » un disque joliment récréatif qui trouvera toujours un moment pour être écouté. Scruff sort donc là l’album de secours servant la soupe aux soirées multi générationnelles chics et joyeuses, plutôt qu’un nouveau chapitre d’une discographie qui, de toute façon, ne s’est jamais proclamée révolutionnaire
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