Mr Protector – « Gumbo »

Mr Protector – « Gumbo »

mr180Album
(A Tant Rêver du Roi)
20/02/2013
Post hardcore noise

Allez savoir… Quand « Pétrole », le premier album de Mr Protector, a déboulé dans notre boite aux lettres il y a bientôt trois ans, l’oreille a tiqué sans forcément se laisser charmer. Trop vert encore? Notre coupelle trop pleine de groupes made in Jarnac? Toujours est-il que c’est bien avec « Gumbo » que le combo charentais passe le cap le plus important d’une discographie débutée en 2006, et d’une carrière déjà riche de plus de 200 dates de concert. Tout juste de quoi se disculper un peu…

En effet, enregistré sous la houlette de Peter Deimel au fameux studio Black Box, ce deuxième opus ne laisse planer que peu de doutes sur le talent et l’inspiration de ses géniteurs, maitres d’un registre bourré de caractère, divaguant avec une insolente facilité entre les différents dérivés possibles d’un indie rock torturé, généreux et efficace (noise rock, post hardcore, rock, math rock…). Avec une si large palette à sa disposition, un chant multi-cartes partagé entre allemand et anglais, et malgré une absence totale de basse, Mr Protector ne se fait pas prier pour multiplier les combinaisons, tout en prenant bien soin de garantir la cohérence indispensable à la bonne tenue de ce nouvel album. Bluffant de maitrise, souvent imprévisible, le groupe fait alors des décalages rythmiques et des contretemps récurrents une marque de fabrique, exploite au maximum l’énorme talent de ses guitaristes qui – durant ces huit titres – croisent le fer avec les fûts, mitraillent les riffs, endossent la responsabilité de l’intensité et surtout de l’incroyable groove qui traverse le disque de part en part.

Avec un jeu rappelant ici Refused (« Zeit Und Raum »), là Fugazi (« Das Felsen Von Carlong »), voire… Rage Against The Machine (« The Glory », « Skinny In The Universe »), Mr Protector laboure sans retenue un terrain fertile aux collaborations. Ainsi, pas étonnant de voir quelques enfants du pays – anciens Headcases et Café Flesh notamment – venir passer le bout du nez sur « Mirror » (Luis Francesco Arena), « Skinny In The Universe » (Laurent Paradot), et « Don Benito » (Tom Bodlin). Ultime preuve, s’il en fallait encore une, qu’on est plutôt bien lorsqu’on est pris dans le tourbillon original mais humble de cet excellent « Gumbo ».

Album disponible en vinyl vert transparent (carte download incluse) sur le site du label A Tant Rêver du Roi

En écoute



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