Moloch / Monolyth – ‘Naive Stories’

Moloch / Monolyth – ‘Naive Stories’

Album / Grabuge / 07.06.2019
Indie pop

Malgré son jeune âge, Michael Martin connait désormais les moindres recoins du rock. Jugez plutôt : après avoir ouvert son spectre il y a quelques années en accompagnant les accords folk de I Am Stramgram, puis être passé à l’opposé au souffle des déflagrations électriques de son duo Equipe de Foot, le bordelais offre un peu de liant à son oeuvre en dévoilant Moloch / Monolyth, trait d’union pop au sein duquel il excelle. De là à dire que c’est dans le ventre mou que le bonhomme est le plus à l’aise, il n’y aurait presque qu’un pas.

Il faut remonter quelques années en arrière pour assister à la genèse du projet. Là, désireux de se montrer plus intime au travers de sa musique, il laisse parler ses influences folk (Elliott Smith et Sufjan Stevens en tête), constitue progressivement sa garde rapprochée, et laisse Moloch / Monolyth voguer au gré des envies, des inspirations, des besoins, et des émotions. En résulte un premier Ep, quelques concerts marquants, histoire d’accumuler les expériences et se présenter plus solide que jamais au moment de graver un premier album pour l’éternité.

Naive Stories se tient maintenant devant nous, droit comme un I, fier de lui, conscient de ses forces, surement de ses faiblesses aussi. Une chose est sûre pourtant : ces dernières ne se font jamais entendre. Car entre sensibilités acoustiques originelles (Living With My Ghosts, Farewell Full Moon), mélodies affûtées jusqu’à l’évidence, et poussées vigoureuses (Goosebumps) héritées d’influences venues s’immiscer en cours de route (Polyphonic Spree, voire le Arcade Fire des débuts), Moloch / Monolyth signe ici une majorité de tubes dont même le temps n’aura pas la peau.

Débordant d’idées et de fraicheur, ce premier album vient ainsi magnifiquement illuminer et défendre les couleurs d’une scène pop française anglophone biberonnée au lait des années 90/2000, qui n’a toujours pas troqué ses guitares pour des synthés, ni sa barbe de trois jours pour des moustaches. C’est même en empruntant aux vieux pots la recette des refrains qui tâchent (Naive Stories, White Noise), rendus immortels par leurs voix à l’unisson (I Wish, Hours) que Moloch / Monolyth vient de pondre la suite que les rémois de The Bewitched Hands n’ont jamais réussi à offrir à leur Birds & Drums.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Naive Stories, Goosebumps, I Wish, White Noise


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