Moka Only – « Claptrap »

Moka Only – « Claptrap »

Claptrap[Album]
01/08/2008
(Autoproduit/Digital only)

Mc prolifique, difficile à suivre, Moka Only semble prendre plaisir à surprendre son auditoire. De ses débuts avec Madchild et Prevail au sein de Swollen Members jusqu’à aujourd’hui, il n’a cessé de brouiller les pistes, multipliant les projets solos ainsi que de nombreuses collaborations, avec le combo de Vancouver notamment. Une discographie longue comme le bras ne l’empêche pas de faire preuve d’une créativité originale, que ce « Clap Trap » ne manquera pas de confirmer.

A l’instar d’un Madlib quand il se transforme en Quasimoto, Moka Only nous propose un album au particularisme affirmé et assumé, qui en déroutera certainement plus d’un. Car des 22 tracks qui composent ce nouvel opus, rares sont ceux dépassant les deux minutes. Insuffisant pour se faire une idée de son talent? Que nenni. Le résultat est bien plus consistant que beaucoup d’albums dits « concept », s’engluant dans une redondance ou un abus de titres à rallonge. Ici tout semble couler de source, de l’intro « Claptrap » jusqu’à « And I Love Her », on se laisse tout simplement porter par les productions soulful teintées d’électro du Mc Canadien. Tout ici est d’une subtilité rare, nous emmenant dans un univers introspectif, imagé, que son flow nonchalant ne fait qu’exacerber. La véritable performance demeure, et c’est un comble pour des morceaux aussi courts, la richesse que ceux-ci laissent apparaître. Le côté « dark » de « Summer Stalker » est contrasté sur la fin par des cuivres au timbre chaleureux, « Ontario Nights » nous enveloppe dans une nébuleuse de sonorités variables, « Trinity Hill » et son ambiance Jazzy mixe parfaitement, encore une fois, des cuivres plutôt enjoués avec une rondeur rythmique chatoyante. On demeure en perpétuel éveil, attentif au moindre changement, à la plus petite variation. Le tout bien servi par un propos parfois très engagé, parfois plus léger, mais toujours accaparant

Bien sûr, certains auraient préféré des versions plus longues, ne pouvant se dégager d’un sentiment d’inachevé, restant sur leur faim. Mais c’est peut-être ce qui pour d’autres sera le point fort de cet opus. On reste scotché du début à la fin, ne voyant pas le temps passer, hypnotisé par une déferlante sonore agréable à l’oreille, jamais agressive, et plutôt cohérente. Moka Only nous laisse entrevoir une nouvelle facette de son talent, parvenant sans doute à son objectif premier: nous inviter à un voyage musical en évitant de nous lasser

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