Mnemotechnic – « Awards »

Mnemotechnic – « Awards »

mnemo180Album
(Small Town America)
28/01/2013
Fougue indie rock

Depuis environ deux ans qu’on entend vraiment parler de lui, Mnemotechnic s’est toujours distingué par le soin tout particulier qu’il apporte à tout ce qu’il touche, de ses pochettes à ses clips, en passant évidemment par sa musique. Jusque là modeste groupe français saisissant la moindre occasion pour quitter son port de Brest, le quatuor gravit une marche non négligeable en s’offrant les services d’un label anglais à l’occasion d’un premier album qui ne ment pas tant il aligne de façon exhaustive atouts et défauts de ses géniteurs. Ainsi, parfaitement produit par Miguel Constantino, « Awards » rappelle que la musique de Mnemotechnic n’est pas aussi complexe que son nom pourrait le laisser penser. Bien que fort d’une technique qui n’est pas légion, loin des formats radiophoniques et du rock classique, le groupe sait surtout exploiter la moindre de ses originalités (un chant quelque part entre Soulwax et Stuck In The Sound notamment) tout en prenant soin de ne jamais tomber dans le piège de la musique cérébrale. Avec cran et une assurance sidérante, le combo déroule alors un rock dansant survitaminé qui peine à choisir entre At The Drive In, The Rapture, Foals et Death From Above 1979. Malgré cela, aussi longue fut sa gestation, « Awards » reste un premier album qui souffre d’imperfections. Jamais rédhibitoires pour autant, certaines maladresses coûtent cher et rendent la digestion plus difficile. Illustration dés l’entame, lorsque Mnemotechnic se lance dans une succession peu stratégique de cavalcades rythmiques trop linéaires. Sous le coup de l’accumulation, toutes finissent par se ressembler, nous laissant dans l’attente d’une bouffée d’oxygène vitale qui n’arrivera que tardivement avec « Welcome », « Empty Page » et « Red Cat Blackout » prouvant que le quatuor sait aussi plutôt bien lever le pied. Loin d’être un mauvais album, « Awards » paye surtout un tracklisting trop mal pensé, qui se serait révélé bien moins usant si Mnemotechnic avait su, non seulement canaliser son énergie, mais aussi alterner les plaisirs. Talent et maîtrise pouvant désormais être considérés comme acquis, ne manque plus aux Brestois qu’un poil d’inspiration et un peu plus de recul sur son oeuvre pour remporter tous les suffrages lors d’une prochaine étape.


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