Mike Ladd – « Father Divine »

Mike Ladd – « Father Divine »

Father Divine[Album]
23/01/2006
(Roir/Spirale)

Quelle oreille avertie ne connaît pas encore Mike Ladd? Après des albums comme « Welcome To The Afterfuture » et la série « Infesticons/Majesticons », le new yorkais s’est vite affiché en artiste novateur et fer de lance d’une scène aujourd’hui très présente et débordante de créativité. Avec le temps, Ladd a évolué, s’est construit son propre univers musical au point de finir par être considéré comme le Beck de la black music. Forcément, cela ne va pas sans disséminer son auditoire le plus fidèle, qui ne l’a pas toujours suivi sur ses plus récents opus. Mais quand Mike Ladd sort un album, personne ne peut s’empêcher d’y jeter une oreille tant il peut s’avérer imprévisible. « Father Divine » ne déroge pas à la règle, sans compter qu’il est né du profond respect de l’artiste envers le catalogue Roir qui a vu éclore de somptueux disques comme ceux de Bad Brains ou Suicide entre autres

« Father Divine » est donc très nettement marqué par le son typique, analogique et compressé de Roir, tout comme l’évolution du bonhomme, aujourd’hui résident parisien, marié et père de famille. Certains thèmes, comme celui de la gente féminine, sont plus facilement abordés par Mike Ladd (« Barney’s Girl », « Murder Girl ») qui possède désormais assez de recul sur sa propre vie pour pouvoir en parler sans difficulté (« Apt C2 »). Musicalement maintenant, « Father Divine » est certainement l’album le plus engagé, le plus sale mais le plus fun de sa discographie. Certains titres rappellent donc la grande époque du hip hop novateur (« Apt C2 », « Awful Raw », « Ike Turner Dub »); beaucoup marient le dub, le punk dans un registre instrumental fidèle au concept (« Crooner Island », « Black Rambo », « Water Bomb », « Murder Girl », « The Last Sea »). Le côté expérimental, lui, est toujours évidemment omni présent, d’autant plus que Priest (Antipop Consortium), Badawi, ou Gymkhana sont venus lui prêter main-forte

C’est donc avec surprise qu’on sera amené à classer ce « Father Divine » parmi les opus les plus marquants de la discographie de Mike Ladd. Ici, tout y est, dans une mesure toujours bien équilibrée. Le néo-parisien semble donc avoir définitivement trouvé une maturité qui l’empêche de tomber dans l’excès. Mais il faudra encore attendre un prochain album pour être complètement persuadé que le concept ne l’ait pas ici sauvé

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