
24 Mar 22 Midlake – ‘For The Sake of Bethel Woods’
Album / Bella Union / 18.03.2022
Folk prog
‘I’ve been away now far too long, Lost and alone with no communion, With not one’ chante Eric Pulido dès la ligne d’ouverture de Commune, morceau introductif de son nouvel album. Tout laissait à penser que Midlake, déjà amputé de son chanteur originel en 2012, avait mis la clef sous la porte depuis bien longtemps. Pourtant, le groupe renaît une nouvelle une fois, en publiant For the Sake of Bethel Woods, neuf ans après Antiphon. Pas évident de revenir après tant d’années d’absence mais, avec ce cinquième disque, Midlake joue les équilibristes pour faire un pont entre passé et présent.
La perte, la communion, les retrouvailles sont les sujets centraux de l’album. Quoi de plus logique quand il nous est expliqué qu’il est né d’un rêve impliquant le défunt père du claviériste et flûtiste Jesse Chandler, venant lui dire simplement de reformer le groupe. Rêve qui a donné ses paroles au morceau Meanwhile : ‘Then he came to me in a dream, Did it so vividly Offering just one plea, simply’.
Les texans communient avec le passé, aussi bien par le concept du disque que par ses sonorités, sans aucune complaisance, ni ombre de nostalgie pour autant. Après une intro de 54 secondes, le morceau au piano et rythmes effrénés Bethel Woods est une véritable rétrospective du Midlake des années 2000. Ils font ressusciter les guitares et les sons progressifs qui ont fait leur reconnaissance en 2006, lors de la parution de The Trials of Van Occupanther. Avec Glistening ou Meanwhile, le quintette en appelle également aux motifs psychés et aux lignes mélodiques de la pop britannique des années 1970 qu’on leur connaît déjà. Ils s’ancrent dans le temps présent et se détachent malgré tout de leur prog-folk avec le vaporeux Gone aux rythmes funk, l’aventureux Exile se distinguant par une superposition de flûte et de voix, ou encore le poétique Of Desire et ses effets atmosphériques qui clôturent l’album.
Le groupe s’est bien entouré pour maitriser et minimiser les risques d’un retour tardif : l’impeccable production de John Congleton (John Grant, Chelsea Wolfe, Angel Olsen…) apporte sans contexte sa pierre à l’édifice, et en fait un disque scrupuleusement bien soigné. For The Sake of Bethel Woods pourrait bel et bien être un disque d’entre deux; entr’aperçu d’expérimentations futures plus éloquentes ?
A ECOUTER EN PRIORITE
Exile, Meanwhile, Of Desire
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