Michael Kiwanuka – « Home Again »

Michael Kiwanuka – « Home Again »

kiwa180Album
(Mercury)
12/03/2012
Soul folk

Deux maxis et le soutien de quelques médias influents auront vite fait passer Michael Kiwanuka du statut de révélation à celui de prochaine star de la soul, avant même que quiconque n’ait pu jeter une oreille sur un premier album forcément attendu avec impatience. Une fois n’est pas coutume, le buzz a bien fait son boulot, poussant chacun à son jugement, au risque qu’il soit trop hâtif. Avec « Home Again », c’est donc un nouveau chapitre qui commence. Presque un nouvel artiste à appréhender tant il a du, comme d’autres précédemment, sauter habilement les obstacles dressés devant lui par cette belle industrie du divertissement si forte de concession quand il s’agit d’aller séduire les 7 à 77 ans.

Pour se faire un avis neuf et la faire courte, on ne reviendra pas sur les titres déjà connus – majoritairement convaincants – qui n’avaient pas manqué de lever le voile sur les différentes approches de ce jeune crooner naviguant avec aisance et liberté entre soul, folk, et jazz. On s’arrêtera plus volontiers sur les inédits, seulement six sur les treize morceaux que compte l’album. Non, promis, pas de mauvaise langue ni de mauvaise foi, on ravale donc très vite notre habituelle médisance envers les professionnels du disque, et on enfile bien sagement notre masque de pigeon en prenant bien soin de ne pas y aller de notre fiente. Grooouuu, grooouu…

On se drape alors tant bien que mal d’une certaine objectivité (plus que d’une objectivité certaine) pour apprécier à sa juste valeur la réelle dose de nouveauté que nous réservait ce « Home Again », immédiatement séduisant par sa parfaite production chaleureuse et vintage signée Paul Butler (The Bees). En pleine poussée de naïveté, en fermant les yeux bien forts, et en se laissant happer par la voix de l’Anglais, on se croirait de retour dans les années 60. De quoi réconcilier tout un monde si Kiwanuka ne faisait pas se côtoyer de véritables pépites trans-générationnelles (« I’ll Get Along », « Always Wanting ») et des compositions poussives et poussiéreuses (« Rest », « Bones », « I Won’t Lie »), à écouter de préférence dans un Zénith assis un dimanche après midi.

Au final pourtant, même s’il est lisse, inoffensif, et qu’il n’a pas grand chose de nouveau dans sa besace, « Home Again » s’avère être la réussite attendue. De la part d’un Michael Kiwanuka qui a réussi à préserver la dose d’authenticité nécessaire à sa crédibilité, mais aussi de la part de son label qui a réussi à faire de lui l’artiste parfait pour occuper le créneau de cette soul pour mélomanes murs et assistés, laissé vacant par une Adèle retournée composer, une Lana Del Rey finalement trop contemporaine, et la défunte Amy Winehouse. Chacun son tour et, pendant ce temps-là, la roue continue de tourner…

itunes27


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