Mia Vita Violenta – ‘A Matter of Perception’

Mia Vita Violenta – ‘A Matter of Perception’

Album / Atypeek / 16.05.2025
Post hardcore noise

Après trois Ep étalés sur plus de dix années d’exercice, et sept ans (!) après Grey Seas qui affirmait déjà sa forte propension créative, Mia Vita Violenta se décide enfin à passer le cap du premier album. A raison, le groupe aura pris son temps, celui d’opérer quelques derniers réglages, d’accueillir un nouveau batteur, mais surtout de trouver le dosage adéquat de son mélange explosif. Chez lui, noise, post rock et post hardcore ne jouent désormais plus dans leur coin : ils fusionnent en un seul et même brûlot incandescent sous les sillons d’un A Matter Of Perception qui va assurément mettre toutes les paroisses au diapason.

Les parisiens ont clairement revu leurs inspirations à la hausse. Ici, ils floutent volontairement leurs sept actes pour mieux donner l’impression d’un seul et même mouvement au fil d’une démonstration flagrante de maitrise et de virtuosité qu’il aurait été dommageable de passer sous silence. Calé dans sa rage urgente et ses atmosphères plus tortueuses, fasciné par les vents contraires et les contrastes lumineux, le groupe progresse en équilibre entre un imaginaire énigmatique et un réel inquiétant. Un entre-deux monde constamment imprévisible et copieusement orchestré de guitares bordées d’effets, d’une section rythmique habitée et de cordes vocales parfois au bord de la rupture, que Valère Brisard (Studio 89) a rendu lisible de manière impeccable. De Dysfunction, entrée en matière immédiate et puissante, à Detachment City au final post hardcore dantesque, en passant par le plus étincelant Breathe In, les protagonistes contrôlent de bout en bout leurs pulsions (Ecstatic Tension, Forward Fall, Fade Out) et tiennent ici avec fermeté un univers dans lequel on aime régulièrement replonger tant il répond à merveille aux humeurs changeantes.

On pourra loucher du côté de Unwound, du Down To Earth de l’époque Prisms ou auprès des burgiens de L’Effondras (Zodiacal Light) pour trouver quelques accointances. Un parallélisme anecdotique tant ce A Matter Of Perception possède assez d’arguments pour s’inscrire en toute indépendance dans la durée, autant que dans la cour des grands. La maison Mia Vita Violenta brûle d’un feu qui risque de prendre encore de l’ampleur si le quatuor continue de se distinguer par son impétueuse fusion des genres. Pour une fois, on s’en réjouira.

Photo : Sarah Cathely

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Dysfonction, Forward Fall, Breathe In, Fade Out, Detachment City


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