Mermonte – ‘Variations’

Mermonte – ‘Variations’

Album / Room Records / 30.09.2022
Indie pop orchestrale

Arriver à se faire une vraie place dans le paysage musical hexagonal, en montant un groupe sur le modèle famille nombreuse, n’est pas chose aisée.  L’industrie  musicale aura tendance, par frilosité et soucis économiques, à pousser davantage à la restriction des ressources humaines. Mais Mermonte fait partie des exceptions, de ces groupes qui réussissent l’antagonisme d’être à la fois massifs en nombre quand ils débarquent pour faire une balance, tout en conservant leur écriture et univers estampillé indé. Point commun qu’ils partagent avec La Colonie de Vacances, et… c’est tout.

À la base, Variations devait être conçu comme une B.O. De film marquée par celles de John Carpenter, et ce point de départ s’est vite étoffé, à la manière d’une grille d’accords qu’on arrête de suivre par désobéissance, ou de projets pour l’envergure desquels on construit de nouveaux socles. Le constat est amusant : cet album semble né d’un imprévu, d’un chemin de traverse choisi par hasard et préféré à celui, moins abrupt, qu’on envisageait au départ. Et de cette trajectoire, née du hasard, nait un Mermonte au visage nouveau : plus pop, entêtant, moins classique également. L’influence planante de grands noms comme Steve Reich s’est éloignée, libérant une assise plus confortable, une joie dans la simplicité, toute apparente, des titres. Cela se ressent singulièrement dans l’usage des voix : ce que le chant choral pouvait drainer de références classiques est pareillement mis à distance, laissant les chanteurs assumer les lignes mélodiques pop et catchy de leurs leads, en solo  (Consume, Animals) ou en duo (In Circles, Underwater), toujours  avec des harmonies signatures d’arrière plan.

Ces titres aux mélodies presque fredonnantes marquent un tournant pour le collectif breton, toujours sous la houlette du compositeur multi-instrumentiste Ghislain Fracapane. L’alternance de titres instrumentaux (les Variations I, II et III), comme le jeu dans la recherche du son et des modulations synthétiques, respirent le plaisir, et ce registre chanté plus pop vient jeter des lumières nouvelles sur le spectre du groupe. Comme un épanouissement à deux branches, des ramifications nouvelles, à jambes et à directions multiples, telles celles de l’artwork qui plongent dans un double inconnu aussi prometteur en terme de découvertes que peut l’être l’écoute de ce nouveau disque.

VIDEO
ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE

It Won’t Last Long, In Circles, Animals


No Comments

Post A Comment