Menfolk – « Colossus »

Menfolk – « Colossus »

Colossus[Album]
01/01/2005
(Play Rec/Import)

Avec un nom pareil, on pourrait s’attendre encore à une bonne paire de barbus aux cheveux longs et gras, écumant salles et bars leurs guitares acoustiques en bandoulière. La surprise n’en sera que plus grande. Autrefois appelé Prune, Menfolk permet plutôt au Danemark d’exister au sein de la scène noise, et d’ajouter un nouveau label à la liste des activistes nationaux en créant Play Rec sur lequel sort logiquement ce « Colossus ». Pourtant, les choses n’ont pas été si faciles. Passé en quatuor en 2000 (un batteur, un guitariste et deux bassistes), ce line up peu orthodoxe pond depuis ses débuts un math rock complexe, bruitiste et nerveux se moquant allègrement des conventions musicales. Sa renommée au pays passera un cap en 2001 avec la sortie d’un split 45t qui l’imposera comme un des plus intéressants acteurs de la scène underground de Copenhague. Pas de quoi fouetter un chat! Pourtant, la voie du premier album était toute tracée si un des deux bassistes n’avaient pas décidé de se faire la malle, obligeant le groupe à se cantonner à un split avec Barra Head, histoire de sortir coûte que coûte les titres enregistrés avant l’incident. Il aura donc fallu que Menfolk attende six ans après son nouveau départ pour parvenir à s’isoler, un nouveau bassiste arrivé, afin de plancher, sérieusement cette fois, à ce qui allait être son tout premier album sous sa nouvelle appellation. Une histoire plutôt compliquée, finalement banale quand on scanne un peu la scène rock, qui valait bien le coup d’être vécue, et qui a sûrement amené Menfolk à redoubler d’énergie pour mettre au monde un « Colossus » très convaincant. Ici, la section rythmique est bien ancrée dans une chape de béton armé, les fûts sont martelés, soutiennent les basses omniprésentes au son incroyable laissant quand même, de temps à autre, percer quelques riffs de guitare cinglants. Le rock (n’roll) de Menfolk est intense, tendu, énergique, colérique, imprévisible mais destructeur, multiplie les changements de rythme quand celui-ci ne décide pas de soudainement se décaler pour un plus bel effet. « Colossus » balance la sauce, se bat des mélodies, est de ces albums bruts de décoffrage balayant tout sur leur passage, et ne laissant à l’auditeur qu’acouphènes et mille débris de guitare acoustique. Fallait bien se réchauffer..

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