04 Nov 13 Melvins – ‘Tres Cabrones’
Album / Ipecac / 05.11.2013
Punk sludge
En guise d’auto-célébration d’une carrière longue de trente ans, les Melvins choisissent l’éloge bestial. La formation retrouve pour l’occasion son acné lycéen avec la réapparition de Mike Dillard à la batterie, son successeur Dale Crover se décalant à la basse. Ceux qui suivent religieusement l’actualité des énergumènes retrouveront cinq titres sortis sur l’EP ‘1983’, le reste étant issu d’autres vinyles.
Si The Melvins Lite nous avait quelque peu ennuyé, le reboot de la formation originale n’engendre pas le même sentiment. Bien au contraire, la débauche de violence développée sur l’intégralité de ce nouvel album confirme, si besoin en était, que les trois trublions sont toujours incisifs. Non sans rappeler Black Flag (‘Dr. Mule’), le jeu plus punk de Dillard offre à ses acolytes toute liberté pour s’exprimer sur une rythmique plus directe et concise.
Pas de place pour les expérimentations pompeuses, les Melvins renouent avec le sludge, jouent vite et excellemment bien. Difficile dès lors d’éviter les poncifs tant on n’apprend rien de plus sur le talent du groupe. En revanche, on ne peut que s’incliner devant lui, ses frondes encore inégalées, et son cynisme légendaire distillé sur l’ensemble du disque (‘You’re in the Army now, You have to milk a cow’ fredonne ainsi Osborne).
Avec ‘Tres Cabrones’, le trio assume son statut de verge turgescente, de matraque des vierges et des puritains, de pourfendeur des drapeaux et des stigmates. Trente ans après le lycée, les Melvins jouent dans la cour de Ron Jeremy. Le rêve américain.
‘Dr Mule’, ‘Psychedelic Haze’, ‘Stump Farmer’, ‘Stick’Em Up Bitch’
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