14 Oct 11 Martyn – « Ghost People »
Album
(Brainfeeder)
10/10/2011
Bass Music
La Hollande, l’autre pays du dubstep. Par extension, Martyn est sans conteste aujourd’hui le meilleur ambassadeur néerlandais du genre. Aussi souvent sollicité pour ses lives que pour ses DJ sets, l’artiste prend ici du recul par rapport à « Great Lenghts » avec un nouveau disque à la fois coup de gueule et tourné vers le dancefloor. Ici, c’est plutôt sa personnalité de pousseur de disques qui ressort, et malgré une qualité de son irréprochable, Martyn oublie de surprendre et de graver au fer rouge des morceaux mémorables sur nos mollets. Paradoxalement, « Ghost people » s’écoute d’un trait, mais l’ensemble paraît fade une fois le disque arrêté, la faute à des titres comme le menaçant « Viper » qui reste sur la défensive malgré ces synthés en fonte rejoints par quelques charleys, à défaut de cette tant attendue rythmique puissante. Même tarif pour « Bauplan ». Aucun beat ne pointe le bout de son nez, une manière peut être de faire monter la pression chez l’auditeur. Malheureusement ça ne prend pas chez nous. Pas l’ombre d’un doute, Martyn a pensé live mais l’intérêt de cet album est difficile à cueillir car, sans faire d’écart notable sur la qualité de production, le hollandais semble découvrir la house avec un « Masks » sans grande originalité, ou utilise des sons made in Detroit comme prétexte sur un « Horror Vacui » sans saveur. Un oeil dans le rétroviseur, il n’hésite pas à la jouer vieille école sur le breakbeat un peu brouillon de « Popgun », ou sur « Ghost People » qui sent les années 90 avec ses synthés dance caractéristiques, dépassé sur la ligne par « Twice As » qui s’en sort mieux dans le mélange contemporain recherché. Ce qu’on attendait de lui, ce sont ces pièces 2-step organiques comme l’excellent « Distortions » (même si la recette reste classique) ou les arrangements intenses et modernistes de « We Are You In The Future ». En se dirigeant aux antipodes des « Ghost People », ces producteurs qui ont soif de pognon et ces DJs sans talent ni passion, Martyn insuffle néanmoins une âme véritable dans sa musique et fait indubitablement partie du remède à injecter dans les veines de ces personnages qui parasitent le monde électronique.
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