07 Juil 10 Martina Topley Bird – « Some Place Simple »
Album
(Honest Jon’s)
12/07/2010
Pop-folk
Il y a des réflexes qu’on ne peut contrôler, comme celui d’établir instinctivement des liens de parenté. Ainsi, en parlant Brit pop, tout de suite nous viennent en tête les voix de Liam Gallagher ou Damon Albarn. Pourtant, si celle de Martina Topley Bird n’est pas forcément la première sur la liste, elle mérite amplement d’y figurer aussi tant à chacun de ses disques, comme à chacune de ses nombreuses collaborations (David Holmes, Blues Explosion, Diplo, Leila, Common…), son sens de la mélodie lui a toujours permis de conserver une longueur d’avance significative sur les simples belles voix d’outre Manche. Prenez « Maxinquaye » de Tricky, « Demon Days » de Gorillaz, « Heligoland » de Massive Attack, quelques uns des jolis services qu’elle aura rendu au patrimoine musical britannique…
Après « Quixotic » en 2003, c’est surtout en 2007 – à l’occasion de « The Blue God » et de sa collaboration avec Dangermouse – que Martina Topley Bird est devenue chanteuse incontournable, capable de profiter elle même de ses incontestables talents plutôt que de seulement les louer aux autres. C’est l’avis que partage d’ailleurs Damon Albarn lorsqu’il décide d’intégrer la chanteuse au catalogue de son label Honest Jon’s pour la sortie de « Some Place Simple », un nouvel album conceptuel, sorte de trait d’union entre passé et futur. Et pour cause, tout au long de ces quinze titres, ce sont nouvelles compositions et grands succès de la Dame – revus et corrigés en version généralement minimale pour toujours mettre sa voix sur un piédestal – auxquels nous avons droit. On est donc très loin du best of fadasse pour lequel aurait aveuglément opté n’importe quel label de major euthanasiée par la crise.
Plutôt que cela, Honest Jon’s nous sert sur un plateau quelques sublimes ballades parfaitement taillée pour la zenitude estivale. Parmi elles, « Baby Blue » aux acoustiques mexicaines, « Phoenix » porté par un seul orgue Hammond, « Da Da Da » réduit instrumentalement parlant à un xylophone, ou l’inédit « Ilya » et son mariage des voix hypnotisant. Au rayon nouveautés, quelques compositions qui valent le détour sans pour autant être les affaires du siècle: au delà de « Kiss Kiss Kiss » et « Harpsichord Kiss », deux berceuses d’une minute chacune comme héritées de deux époques totalement différentes, « Orchids » et « All Day » tiennent parfaitement leur place et contribuent surtout à la diversité de ce disque en se laissant aller à des rythmiques plus entrainantes, chose dont les autres titres se privent pour cause de revisite.
On savait que tout ce que touchait Martina Topley Bird se transformait en or. On ignorait en revanche son pouvoir d’offrir une seconde vie à des morceaux qu’on croyait pourtant figés dans le temps du fait de leur puissance émotionnelle. « Some Place Simple » est un peu tout cela à la fois, et surtout un exquis amuse gueule en attendant une prochaine livraison officielle.
En écoute
No Comments