28 Mar 11 Maritime – « Human Hearts »
Album
(Dangerbird)
04/04/2011
Indie pop
Il est loin le temps de Promise Ring, quand Davey Von Bohlen et Dan Didier écrivaient l’histoire d’un certain pan de l’émo, au même titre que les Get Up Kids et autres groupes en verve à l’époque. Depuis bientôt dix ans en effet, les deux se sont reconvertis au sein de Maritime pour y poursuivre une carrière très tranquille, et avancer à la vitesse du vent, quand celui-ci veut bien souffler assez fort pour s’engouffrer dans les voiles. Car, désormais tous mariés, pères de famille, avec un job à assumer dans leur bonne ville de Milwaukee, les quatre ne font plus de la musique leur priorité mais un simple loisir qu’ils maîtrisent évidemment plutôt bien.
Ce qui ne les empêche pas d’aller de l’avant pour autant. La preuve, ils signent avec « Human Hearts » le quatrième album d’une discographie placée sous le signe d’une indie pop aussi agréable qu’inoffensive, aux mélodies sympathiques sans pour autant être tubesques. C’est en partie pour cela d’ailleurs que Maritime ne soulève pas les foules, mais profite plutôt d’un capital sympathie qu’il avait commencé à consolider au cours de précédentes expériences musicales, Promise Ring compris. Sans pression ni urgence, juste pour le plaisir, le groupe aligne donc une nouvelle fois une dizaine de compositions qui n’ont d’autres ambitions que d’entrer par une oreille, de ressortir par l’autre, et de susciter – si possible, au passage – l’envie de partager.
Si possible, parce que Maritime doit aujourd’hui la jouer plus humble que jamais, tant ce disque n’est pas loin d’être le moins marquant de tous ceux que le groupe a enregistré. En effet, quand « Heresy & The Hotel Choir » pouvait solidement s’appuyer sur l’excellent « Guns Of Navarone », cette nouvelle salve peine à trouver un titre qui puisse le tirer de l’indifférence générale. Certes, il y a bien quelques réjouissances (« Air Arizona », « Annihilation Eyes »), toujours cette nostalgie qui nous prend à l’écoute du chant et de cette manière de façonner les mélodies (« Faint Of Hearts », « Apple Of My Irony »). Seulement voilà, « Human Hearts » est typiquement de ces albums qu’on écoute par respect parce qu’on ne peut jamais totalement renier son passé (pas de quoi de toute façon), mais sur lesquels on ne revient jamais en priorité. À l’évidence, Maritime est plus à son aise au port qu’au grand large. Dommage.
swanson
Posté à 20:43h, 02 avrilarrête d’écrire, par respect.