Marissa Nadler – ‘The Path of the Clouds’

Album / Bella Union – Sacred Bones / 29.10.2021
Dream folk

Trois ans après la sortie de For My Crimes, Marissa Nadler publie The Path of The Clouds, un disque fidèle à son dream folk gothique. Écrit et produit pendant le confinement, la musicienne a tenu un carnet d’écriture en regardant des rediffusions de Unsolved Mysteries, une émission américaine d’enquêtes jamais élucidées et de phénomènes non expliqués. Nadler ne s’éloigne pas de ses thématiques de prédilections et reprend certaines histoires de meurtres, de mysticismes et de métamorphoses. Elle crée des parallèles avec sa vie personnelle et brouille les frontières entre réalité et fiction pour convoquer des fantômes inconnus.

Entre dream pop et americana, Marissa Nadler trouve son point d’appui avec des mélodies sophistiquées, le tout dans une atmosphère brumeuse et mélancolique. Sa première ballade meurtrière, Bessie, Did You Make It, donne le ton de l’album. Avec ses paroles – I’m Bessie, I killed him, I was simply surviving – elle conte une histoire de survie, thème qui la suivra tout le long. Alors qu’elle s’aventure vers des sonorités moins minimalistes, elle explore dès le deuxième morceau, The Path of The Clouds, une mélodie plus pop. Mais Marissa Nadler n’en n’oublie pas moins les chansons folk avec lesquelles elle s’illustre depuis le début de sa carrière : From Vapor to Dust, Storm ou Lemon Queen sont soutenues par la réverbération de sa voix de mezzo-soprano vaporeuse.

Pour ce neuvième album, la songwriter s’entoure de musiciens triés sur le volet dont la harpiste expérimentale Mary Lattimore qui ajoute des couches de cordes scintillantes sur If I Could Breathe Underwater et le pianiste Jesse Chandler (Mercury Rev, Midlake) qui propose de longues nappes synthétiques plaintives. On y trouve également Emma Ruth Rundle qui joue un solo de guitare sur Turned Into Air ou encore Amber Webber (Black Mountain) qui dépose sa voix sur Elegy. Ces collaborations apportent une dimension sinueuse à l’ambiance fantomatique et tourmentée de ce disque d’une élégante sobriété, qui navigue entre rêve tourmenté et paisible cauchemar.