
26 Mar 25 marcel – ‘ô fornaiz’
Album / Luik – Geographie / 21.03.2025
Noise rock
‘Au carrefour des Dead Kennedys et de Talk Talk, Nina Hagen et Jacques Dutronc, Héraclite et Jean-Claude VanDamme‘… Voilà là où marcel compte nous emmener au moment de sortir son nouvel album ô fornaiz ! Pour être francs, nous ne sommes pas si surpris que les arlonais s’amusent à ce point à brouiller pistes. Il y a deux ans, en accouchant de leur premier album charivari, le second degré débordait déjà de leur rock pourtant composé avec le plus grand sérieux, et contribuait à offrir à ces quatre losers magnifiques une identité singulière qu’il n’était pas question d’abandonner après qu’elle ait convaincu les publics de mclusky, It It Anita, Tramhaus ou Slift, pour ne citer qu’eux.
Produit en Belgique par Ben Hampson (DITZ, Lambrini Girls…), ‘au milieu des cochons et des boucs‘, ô fornaiz incarne l’idée du feu, du brasier, comme toutes ses représentations psychologiques permettant au chanteur Amaury Louis de s’étendre au sujet de l’étrangeté de l’existence terrestre… Car pour marcel, tout album est un tableau blanc sur lequel on dessine à l’envie. Si le noise rock et le post punk l’empêchent toujours de déborder du cadre, le groupe ne se refuse rien et fait de son audace, non pas une porte ouverte à une hétérogénéité sans queue ni tête, mais une invitation à la prise de risque. Puis le talent fait le reste, garant qu’il est d’une cohérence bluffante tout au long de ces onze titres redoutablement menés, prévisibles dans leur intensité (task force diane, basho basho basho, sulf, spirit of eden hazard kicking ball-boy), moins dans l’élan plus expérimental qui fait le sel de ce nouvel album coincé entre deux parenthèses mystiques (allegro barbaro, the final life of kushim wang) incarnant à elles seules le coup de sirocco qu’elles enferment, comme ce désir de surprendre l’auditeur sur un terrain dont il croit être familier.
Parce que, que ce soit grâce à un effet de voix ou un parti pris d’arrangement (the diggger, le dubisant st. glin glin inspiré d’Elon Musk), un break qu’on n’avait pas vu venir (innersummer), ou en poussant violemment l’auditeur d’une falaise sans qu’il sache s’il s’en sortira indemne (le décadent et francophone entartete pop, le reggae de manu militari passé à la moulinette punk), marcel a toujours plus d’un tour dans son sac quand il s’agit de mettre le feu aux poudres. Et ne vous faites pas de bile : ses allumettes ne sont jamais humides.
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