Magon – ‘Hour After Hour’

Magon – ‘Hour After Hour’

Album / December Square / 29.01.2021
Rock

A peine plus d’un an après la sortie de son premier album solo Out in the Dark, Magon revient avec Hour After Hour et la ferme intention de ne pas décevoir ceux qu’il avait embarqué avec lui à la force de sa charmante désinvolture.

Sur la pochette, il est perché tel un chat sur une colonne de Buren, dans la cour d’honneur du Palais Royal. Et la métaphore félidée lui va bien : non pas en référence à celui qui dort toute la journée au coin du feu, plutôt à celui qui marche la tête haute sur les faîtes de toit et qui vaque au gré de ses envies. Indépendant, Magon l’est assurément puisqu’il s’est occupé d’à peu près tout lors de l’enregistrement du disque et agit en son nom propre depuis son entrée dans le monde de la musique. Il y a onze ans, il laissait son Tel-Aviv natal pour Paris, puis débutait une collaboration synth-pop avec Charlotte fort justement baptisée Charlotte & Magon. Voici donc maintenant Magon en solo, deuxième volume.

Hour After Hour se raconte à la première personne du singulier ou interpelle à la deuxième. C’est un disque qui vit au présent, et s’il décolle du quotidien, ce n’est que pour aller dans un futur très proche. Sur Change, des sonorités surf se la jouent paisible : le morceau évoque le spleen du musicien en tournée, loin des siens, ainsi qu’une appréhension sur des changements imminents, peut-être bien la venue au monde de son premier enfant. On retrouve cette même sensibilité sur Coucou my Friend, vite balayée par l’enjoué Next Life. Mais qu’on se rassure, le Magon d’avant, le félin, n’a pas disparu. Il maraude dans le quartier pour des histoires noctambules, aguiche le passant en venant jamais ni trop près ni trop loin. Hour after Hour ou Shackles of the Wretched avancent sur des beats crâneurs et déterminés, alors que le pouls s’affole avec le velvetien Yolanda et ses guitares grésillantes. Aerodynamics ou Alexa peuvent faire penser aux Pixies, les cris de Franck Black en moins évidemment.

Il est clair que si Magon aime bien jouer la carte du branleur, il n’hésite pas non plus à se mettre à nu, de par son écriture. Notre homme a la classe nonchalante de ceux pour qui tout a l’air facile. Apparence trompeuse tant réaliser un album seul est forcément beaucoup de travail. Et si, comme pour d’autres, on évoque quelques influences lorsqu’on commente ses disques, chaque morceau de ce Hour After Hour est marqué du sceau de sa personnalité, chacun se différencie des autres grâce à la créativité évidente de son auteur.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Change, Aerodynamics, Yeah (I feel like Nothing)


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