Madee – ‘Eternity Mingled With The Sea’

Madee – ‘Eternity Mingled With The Sea’

Album / Bcore / 15.01.2021
Emo pop

Revenons vingt ans en arrière, quand l’emo pop battait son plein de l’autre côté de l’Atlantique, et qu’il trouvait son meilleur écho européen au sein d’une scène catalane fièrement défendue par la mythique maison Bcore. Parmi les plus dignes représentants du label – aux côtés d’Aina, Half Foot Outside ou The Unfinished SympathyMadee se distinguait par sa sensibilité exacerbée, ses mélodies travaillées, puis rangeait les guitares en 2007, au lendemain de la sortie du singulier L’Antarctica, quatrième album d’une discographie ascensionnelle. Si ce n’est le single Age of Ruin composé et enregistré en 2014 histoire de regoûter au plaisir de jouer ensemble, il aura donc fallu attendre 12 ans et une succession de singles tubesques pour ôter les derniers doutes quant à la propension du groupe à composer encore une pop intense, aussi belle que solide.

Entre temps, si ce n’est l’ajout de trois musiciens (dont un clavier) et un nouveau batteur en la personne d’Antonio Postius (Mourn), rien a vraiment changé du côté de Madee. Le besoin ne s’est pas non plus fait sentir tant ces garçons ont toujours eu assez de talent pour ne jamais tenter de réécrire bêtement le passé. A l’écoute de Eternity Mingled With The Sea, c’est manifestement le plaisir qui prime. Encore et toujours. On renoue ainsi avec cet équilibre quasi parfait entre tension et mélancolie (Metamorphosis, Night of the New Moon), fortifié par deux forces évidentes du groupe : ses trois guitares qui l’amènent à une rare richesse d’arrangements, et la voix de Ramon Rodriguez, parmi les meilleures dans le genre.

Dans son élan de formation mature sur le retour, avec rien à perdre en route, c’est libre que Madee compose, prend des risques, sans craindre le fossé, parfois proche (Blanchard Avenue Blues, Feelings of Inadequacy). Pour autant, rien ne l’amène à dévier de son chemin, et de ce qu’il sait faire de mieux : écrire des refrains lumineux (The Way Home) quand ce ne sont pas des hits entiers (les irrésistibles Hunting Party et Under The Sun), soigner des compositions dont la complexité bien réelle se planque derrière une efficacité évidente, à l’instar d’homologues américains tels que The Appleseed Cast (Like Spider Bites in Spring, Blank Canvas). Certes, il y a bien à percer cette fine couche de vernis un peu lisse et un tantinet mainstream à la U2 avant de goûter pleinement à deux décennies de savoir faire pop. L’avantage, c’est non seulement que le jeu en vaut la chandelle, mais aussi que Madee vous en laisse le temps.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Metamorphosis, Night of the New Moon, Under The Sun, Hunting Party, The Way Home


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