18 Sep 06 Made Out Of Babies – « Coward »
[Album]
18/09/2006
(Neurot/Differ Ant)
« Trophy », le premier album de Made Out Of Babies, avait déjà placé la barre très haut. Du coup, on attendait beaucoup du retour de la belle Julie Christmas et de ses acolytes new yorkais, adeptes de la méthode rouleau compresseur. Fermez les volets, planquez vous, éteignez le sonotone, car « Coward », dernier album en date, ne déroge pas à la règle et risque encore d’ajouter quelques victimes au palmarès du groupe. En effet, en se lançant dans l’écoute de ces neuf titres d’une tension implacable, on se remémore ces heures d’ennui en classe lorsqu’on jouait au jeu de l’élastique à tendre à l’extrême tout en évitant qu’il vous pète à la tronche. Sauf que là, les rôles s’inversent, et l’élastique, c’est vous
Comme d’habitude, le son est brut comme Steve Albini, ici aux manettes, aime qu’il le soit. Lui qui ne pouvait mieux retranscrire un répertoire devenu légèrement plus mélodique (« Death In April »), tout en conservant cet aspect tranchant encore une fois omniprésent sur ce « Coward » ne souffrant d’aucune superficialité en termes de production. Comme si Julie et sa bande vous ouvraient chaleureusement les portes de son local de répétition. Ça tape, ça dégueule, c’est coupant comme un jet de milliers de lames de rasoir, ça hurle, chantonne parfois tragiquement comme pour faire planer la menace d’une prochaine correction (« Out »). Dés « Silverback » d’ailleurs, titre d’ouverture, le combo affiche la couleur, fait monter la tension dans le rouge, Julie Christmas ne répond plus de rien, capable d’égorger le premier venu, aidée de son compère à la six cordes qui, le sourire en coin, se fait un malin plaisir à aiguiser son arme. L’ambiance est oppressante, le danger très proche (« Proud To Drown »), les moments de répit tellement rares qu’ils en deviennent immanquables (« Fed », « Lullaby »), plus rares en tout cas que ces ascensions en enfer (« Mandatory Bedrest », « Mrprisonshanks ») auxquelles le groupe nous invite régulièrement ici
Une rasade de « Coward » revient un peu à se mettre la main dans un broyeur de papier, à s’offrir un moment de violence inouï. On vous aura prévenu. Toi, tu as voulu faire le malin, tu t’es un peu trop approché de la sono. Tu as vu ta tête maintenant? Ta mère te l’avait pourtant bien dit..
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