10 Mai 19 Mac Demarco – ‘Here Comes The Cowboy’
Album / Mac’s Record Label – Caroline / 10.05.2019
Slacker pop
Il aura fallu deux ans à Mac Demarco pour offrir une suite à son quatrième (véritable) album. Enregistré dans son garage à Los Angeles durant les deux premières semaines de janvier avec l’aide du claviériste Alec Meen et de l’ingénieur du son Yakitori Sant, Here Comes The Cowboy ne change pas grand-chose à la formule déjà appliquée à son prédécesseur : une instrumentation basée sur un chant toujours aussi poignant de sincérité, parsemé ici et là de guitares nuancées et lumineuses, ailleurs de synthétiseurs réconfortants de rondeur et de chaleur, le tout greffé sur une rythmique assez minimaliste.
Cependant, contrairement à This Old Dog, les thématiques abordées ici se font un peu plus profondes et personnelles, éclairant peut être les récentes déclarations du chanteur au sujet de son problème d’alcool, même si l’on discernait déjà un début de crise existentielle dans les paroles de My Old Man. Dès Nobody, on ressent assez clairement un certain spleen dans les paroles du canadien alors qu’il murmure d’un ton las : ‘I’m a Preacher, a done decision, another creature, who’s lost it’s vision’ contrastant assez clairement avec l’atmosphère souvent très optimiste et folâtre des anciens opus. Si l’on retrouve à peu près les mêmes éléments dans Finally Alone et Preoccupied, le reste de l’album à tendance à s’ancrer dans une douce mélancolie qui prend racine dans l’expérience humaine consistant à être témoin d’un temps qui, inexorablement, suit son cours en donnant à certains souvenirs, certaines rencontres, certains amours une autre saveur (Little Dogs March, Heart to Heart, All of Our Yesterdays, Skyless Moon, Baby Bye). Mais là où Mac Demarco excelle une nouvelle fois, c’est justement dans sa façon de nous faire partager cette expérience, avec toute cette intimité qui, bien qu’amochée par des années de tournées et d’excès en tous genres, demeure aussi authentique et familière qu’à ses débuts.
Au fil de Here Comes The Cowboy, le songwriter nous fait donc évoluer avec lui à travers ses doutes et ses névroses, tranchant ainsi avec l’image d’artiste déjanté et graveleux qui lui colle aux basques depuis ses débuts. Néanmoins, le cowboy canadien réussit à sublimer ses états d’âmes par sa brillante écriture et une instrumentation impeccable. On aurait pu, à juste titre, reprocher à Mac Demarco de ne pas avoir su suffisamment renouveler son registre à travers les années, mais force est de constater que la formule reste tellement bien maîtrisée qu’il serait dommage de ne pas l’entendre perdurer.
A ECOUTER EN PRIORITE
Nobody, Finally Alone, Preoccupied, Heart to Heart, On the Square, All of our Yesterdays
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