
08 Juil 14 Luke Abbott – ‘Wysing Forest’
Album / Border Community / 01.07.2014
Space Oddissey
Dans la foulée de l’inénarrable ‘The Inheritors’ de James Holden, Luke Abbott sort ce qui pourrait être sa séquelle. Aux oubliettes l’incroyable ‘Holkham Drones’, bijou de techno mélodique nourri par la torpeur moite des campagnes britanniques. Adieu ‘Modern Driveway’ et ses poussées binaires. Pour sa nouvelle oeuvre, l’Anglais s’engouffre dans les méandres de claviers analogiques, mis à disposition par le Centre d’Arts de Wysing. Durant sa résidence dans l’enceinte, le producteur a librement improvisé autour de ces synthétiseurs modulaires, livré à lui-même face à ce dédale technique. Si le résultat tranche sans aucun doute avec ses précédents travaux, ‘Wysing Forest’ n’est pas loin d’éblouir par sa puissance acoustique. L’introductif ‘Amphis’ prend ainsi des allures de cortège triomphant, dont la puissance ne se révèle qu’au fil de sa progression. Magistrale, la pièce justifie par sa seule présence l’existence de ce second album. Par la suite, Abbott digresse, beaucoup, souvent en solitaire. Seul ‘Free Migration’ ou ‘Highrise’ nous rappellent qu’il sait toujours s’appuyer sur des schémas conventionnels. Ce dernier évoque d’ailleurs son goût jamais démenti pour l’IDM. Certains reprocheront sans doute au disque un manque de confiance, c’est une affaire de goût. Au contraire, ‘Wysing Forest’ détonne par ses variations, toujours alternées dans la fluidité. Le compositeur surprend même par ses partis-pris, notamment sur ‘The Balance of Power’, épique illustration largement conditionnée par sa passion pour le free-jazz. Clairement, au fil des écoutes, ‘Wysing Forest’ dévoile des aspérités d’une beauté obsédante. En s’installant dans le brouillard du Cambridgeshire, l’Anglais grave pour toujours des fulgurances éphémères. Sans faire de bruit, il sort l’un des disques les plus libres de l’année.
‘Amphis’, ‘Amphis (reprise)’
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