Luis Francesco Arena – « Porcelain Tandem »

Luis Francesco Arena – « Porcelain Tandem »

Porcelain Tandem[Album]
21/01/2008
(Fiat Lux/Discograph)

C’est avec l’arcade ensanglantée qu’on s’attaque à ce deuxième album de Luis Francesco Arena qui, bien digérée, relève sans détour d’un parpaing pris en plein visage. Non pas que son répertoire fasse siffler les tympans, lui qui nous avait habitué à quelques acouphènes au sein de Headcases, son autre excellent projet qui vient tristement de mettre la clé sous la porte au retour d’une tournée américaine somme toute logique, le dernier album du groupe « Castaway But Blessed » n’ayant trouvé une oreille attentive qu’outre Atlantique

Non, seul, le jeune homme donne plutôt dans le folk acoustique ouvrant grand les portes d’une délicieuse mélancolie, d’une rage sous jacente, le tout avec une simplicité aussi déconcertante que touchante. Luis Francesco Arena se révèle alors en auteur/compositeur/interprète de grande classe, souligne sans retenue une voix un brin nasillarde aussi franche que fragile, qui aura toujours illuminé son passé musical. Du coup, les rapprochements aussi hâtifs que flatteurs pleuvent. On pense à Elliott Smith, Nick Drake, Tim Buckley, Jonah Matranga, Troy Von Balthazar, Thom Yorke, voire même Michael Stipe, mais jamais le bonhomme de Jarnac ne tombe dans la pâle copie, préférant de loin piocher chez chacun de ses aînés, comme pour en retenir le meilleur, qu’il s’agisse de la puissance émotionnelle de l’un, la sensibilité ou les mélodies d’un autre

Tout cela fait de « Porcelain Tandem », impeccablement produit par Peter Deimel (dEus, Chokebore, The Kills) au studio Black Box, un grand disque composé de deux parties bien distinctes. Bien que deux ans séparent ces deux témoignages, « 7 Birds » reprend les choses là ou elles avaient été laissées, comme pour mieux nous faire languir et jouer l’effet de surprise. Car la première moitié de ce nouvel opus se place sous le signe du rythme, incarné par l’intervention franche d’un quatuor à cordes inspiré (« Hard To Move », « Under Red Lights », « The Lion’s Kiss », « On a Mission »)

Puis, « Porcelain Tandem », titre éponyme interprété en duo avec Camille Berthomier (John & Jehn), annonce une dernière ligne droite légèrement moins lumineuse mais tout autant, voire plus, émouvante. Luis Francesco Arena, bien que toujours accompagné, exacerbe alors sa mélancolie par la lenteur et la légèreté de ses compositions, celles qui ne laissent plus aucun doute sur son talent (« Reckon The Haze », « Help », « One Last Record »). Viennent alors les dernières notes du final « The Soldier’s Break », résonnant au moment même de l’évanouissement, sans que l’on sache vraiment si la cause provient de ce corps vidé de son sang, ou du choc émotionnel assené par ce mec venu de nulle part, bien décidé à tracer sa route..

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