12 Avr 19 Luis Francesco Arena – ‘High Five’
Album / A Tant Rêver du Roi / 12.04.2019
Pop rock
Le costume était sous son film plastique, définitivement rangé dans le placard à souvenirs. La décision paraissait sans appel, mais voilà : contre toute attente, parce qu’il ne faut jamais dire jamais, Pierre Louis François a décidé de rendosser la panoplie de Luis Francesco Arena après six années à expérimenter avec RubiCan, et une carrière toujours d’actualité dans les rangs de Francky Goes To Pointe A Pitre. En cause, la rencontre avec une basse six cordes, nouveau compagnon de jeu qui lui a donné des fourmis et lui permet d’apparaitre aujourd’hui sous un nouveau visage. High Five, cinquième album placé sous le signe de la renaissance donc, vient à point nommé nous rappeler que le bonhomme en a encore sous le coude.
Finie l’époque où la guitare folk se faisait le pilier de compositions étincelantes et mélancoliques. Fort de vingt ans d’expériences, cette fois épaulé par la batterie et les synthés de Nicolas Cueille (Room 204, Seal of Quality) en guise de seul accompagnement, le tourangeau d’adoption suit désormais des chemins escarpés où sa pop originelle prend des tournures plus complexes. En huit mois, les deux ont ainsi fait couler la sève de High Five, en y injectant leurs humeurs inspirées.
Réfléchis et instinctifs, ils se risquent en équilibres subtils et enfoncent le clou si nécessaire (A Picture Of You, Colorblind, New Attraction, Fake Alibi). Grâce à cette fameuse basse VI présente tout au long de l’album, Pierre Louis réinvente avec brio sa manière d’élever la teneur de ses propos (Counterclockwise, Breathe, Simple Math). On y reconnait bien sûr son imparable patte mélodique autant que sa faculté à emmener ses compositions au-delà de la simple idée du sensible (Gillian, Every Missing Part, With New Eyes, Poisoner), tandis que l’innovation et la grande classe dont le duo fait preuve finit d’imposer le respect.
Fort de titres ouverts et lumineux, ce come-back de Luis Francesco Arena n’a finalement pas l’allure d’un costume démodé, plutôt d’une résurrection qui ouvre de nouvelles perspectives à un personnage revenu aux affaires. High Five en est la preuve concrète, une surprise heureuse et assurément bien mesurée pour s’inscrire dans la durée.
A ECOUTER EN PRIORITE
Gillian, Colorblind, New Attraction, Counterclockwise, Breathe, Fake Alibi, Simple Math
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