13 Mar 13 Low – « The Invisible Way »
Album
(Sub Pop)
18/03/2013
Guitare piano voix
Il semble que, les années passant, Low tende à tirer uniquement vers l’essentiel. C’est en tous les cas la conclusion à laquelle amènent ses trois derniers disques: « Drums And Guns » aux régulières incursions électroniques, le magnifique et introspectif « C’Mon » majoritairement porté par des mélodies belles à tomber, puis ce « The Invisible Way » qui, en tant que dixième album marquant le vingtième anniversaire du groupe, épure encore un peu plus son répertoire.
Enregistré sous la houlette de Jeff Tweedy (Wilco) dans son studio de Chicago, et alors qu’il aurait pu prendre des allures de bilan d’une discographie bien remplie, cet ultime opus joue – comme ses prédécesseur – la carte de la lenteur, du calme, de la mélancolie, comme de la beauté, mais l’abat avec encore plus de radicalité que jamais auparavant. N’ayons pas peur des mots: tel un murmure, quelques mots doux susurrés sur l’oreiller, « The Invisible Way » est l’oeuvre la plus calme de Low à ce jour.
Cause ou conséquence, le trio a cette fois laissé Mimi Parker poser sa voix sur près de la moitié des titres quand elle avait jusque là l’habitude de ne s’accaparer qu’une ou deux chansons, et laisse le reste à un Sparkhawk pourtant chaque fois inégalable quand il s’agit de tirer les ficelles de l’émotion (« Plastic Cup », « Amethyst », « Mother », le superbe « Clarence White »). Mais musicalement aussi, Low semble avoir fait son choix. Comme pour contrebalancer les sujets lourds abordés dans des textes qui auraient logiquement pu être défendus par des compositions plus véhémentes, le combo a pris le parti de faire de la guitare acoustique et du piano les deux pièces maitresses de ce dixième disque (« So Blue », « Holy Ghost », « Four Score »).
Il a beau y avoir ici la saturation d’une guitare (« On My Own »), là une légère hausse de rythme (« Just Make It Stop »), « The Invisible Way » est rassurant pour deux raisons: l’une parce que l’on s’y sent bien, l’autre parce que – en faisant si peu de cas de cette deuxième décennie soufflée – Low laisse planer la possibilité qu’il y en ait une troisième. Et cela, pour ses fans, ça vaut tout l’or du monde.
En écoute
En écoute intégrale
No Comments