26 Mar 07 Logh – « North »
[Album]
26/03/2007
(Bad Taste/Nocturne)
Bien qu’il partage généreusement sa musique depuis 1998, Logh n’est pourtant jamais parvenu à bénéficier de toute l’attention qu’il mérite, en France notamment. Pourtant musicalement très accessible, le combo suédois doit peut-être y voir plusieurs raisons: d’une, sa « fâcheuse » manie de toujours vouloir s’approcher de la perfection en termes d’indie pop; de deux, sa certaine imprévisibilité, et sa propension à ne jamais faire comme tout le monde. Son dernier album en date, « Sunset Panorama » enregistré en un tour d’horloge seulement, en était le parfait exemple. C’est donc à tout son contraire auquel il faut s’attendre avec ce « North », l’enregistrement le plus long de l’histoire du rock à en croire le groupe lui-même (peut être après le « Chinese Democracy » des Guns & Roses devant voir le jour depuis des lustres, et dont on a absolument rien à foutre, avouons le).
Bon, que Logh exagère un peu sur toute l’application qu’il a mis dans ce nouvel opus, n’enlève rien au résultat final, effectivement bien léché. Car les Suédois ont planché, ont balancé toute leur inspiration dans cette dizaine de titres, au point de ne plus vraiment savoir à quoi s’attendre au final. Il aura donc fallu tout le savoir faire et la patience du producteur Pelle Gunnerfeldt pour rassembler les bouts et en faire quelque chose de cohérent. Mais, si tant de données auraient pu aboutir sur quelque chose de trop produit et trop riche, « North » s’avère finalement être un nouveau disque de pop posée, profonde et très mélancolique, ou le « point trop n’en faut » semble avoir été le mot d’ordre de composition. Il faudra pourtant passer quelques titres pour pleinement s’imprégner d’un univers peu dépaysant pour qui a l’habitude de naviguer sur les eaux de Logh, histoire de laisser le côté soporifique des morceaux s’effacer au profit de la beauté des mélodies (« Saturday Nightmares », « The Invitation »). C’est donc véritablement sur « All The Trees », quand résonnent concrètement les premières guitares (à l’instar de « Thieves In The Palace » un peu plus loin), que ce nouvel album se lance, et qu’on perçoit autrement ses ballades
Ainsi, « Death To My Hometown » n’est pas si éloigné des ambiances d’un Chokebore dans ses moments les plus calmes, quand il laisse au placard la brutalité de ses instruments. Mais « North » reste incontestablement un disque de chevet, celui qu’on entre dans la platine pour laisser retomber le stress de la ville, et qui nous ouvre les portes d’une Morphée accueillante et courtoise (« The Black Box »). Si Logh a donc enregistré au rythme de ces morceaux, proche de la vitesse du vent du désert d’Arizona, pas étonnant donc que ce disque ait mis du temps à voir le jour. Mais, le groupe a toujours privilégié l’émotion à l’énergie. Aujourd’hui plus que jamais
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